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NIKI DE SAINT PHALLE, JEAN TINGUELY, PONTUS HULTEN

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expositions

Il est des rencontres qui forgent l’art d’une époque. Celle de Pontus Hulten, immense conservateur et défricheur de talent avec le duo Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely. Une rencontre qui a donné naissance à un nouveau regard avec des œuvres étonnantes, détonantes, foutraques qui signèrent leur époque et l’ouverture du Centre Pompidou. Cette exposition décapante revient sur ce trio des plus innovants qui soit.

Exposition Niki De Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten au Grand Palais jusqu’au 4 janvier 2026.

Niki de Saint Phalle, Pontus Hulten et Jean Tinguely au cours d’un dîner dans la maison-atelier des artistes, Essonne, septembre 1982 © Ph.: Estate Leonardo Bezzola

Jean Tinguely. Méta-Matic n°1 © Centre Pompidou / Adagp, Paris / Ph.:Centre Pompidou

Niki de Saint Phalle. Hon - en Kathedral. Vue de l'entrée de l'exposition, Stockholm, 1966

Jean Tinguely. Méta-Matic n°17 © Adagp, Paris, 2025 / Ph.: Moderna Museet, Stockholm

Niki de Saint Phalle, Tir du 26 juin 1961 © 2025 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris / MAMAC, Nice

Jean Tinguely, Gismo, 1960 © Stedelijk Museum, Amsterdan / Adagp, Paris / Ph. : Centre Pompidou, Hervé Véronèse

Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, Le Cyclop – La Tête, 1970 © 2025 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris / Museum Tinguely, Bâle

Cliquez sur les vignettes pour les agrandir

Juste avant sa fermeture pour travaux, le Centre Pompidou délocalise une exposition, au Grand Palais restauré, qui revient sur les premiers temps du Centre au travers d’un trio d’amis. Un temps où le Centre ouvrait ses portes à l’art de son temps, et ce, grâce au regard pertinent et aiguisé de son premier directeur, de 1977 à 1981, le suédois Pontus Hulten (1924-2006). Des années novatrices, bousculant les canons d’un art dit « moderne », reconnu, mais par trop classique déjà. Hulten, pour bousculer le regard, donne la part belle à deux artistes, un couple mythique, tant à l’atelier que dans la vie, un couple qui osa un art foutraque en rébellion contre les normes établies.

La franco-américaine Niki de Saint-Phalle (1930-2002) et le suisse Jean Tinguely (1925-1991) vont investir – le mot n’est pas galvaudé ici – le plateau de Centre avec des œuvres, des constructions hors normes tenant autant de la fête foraine que d’un certain art concret et débridé dans une « approche muséale radicale, animé par l’idée rimbaldienne de « changer la vie » ». Leurs machines, leurs délires, leurs regards portés sur un monde à l’imagination sans limite ont aujourd’hui investi un Grand Palais revu et réaménagé. Une exposition qui rappelle ces temps bénis et secoua un monde devenu alors, à l’aune de son art, un peu sage.

Jean Tinguely, Sculpture méta-mécanique automobile, 1954 © Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris /  Adagp, Paris, 2025

Niki de Saint Phalle, Crucifixion, vers 1965 © 2025 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris / Ph.: Centre Pompidou, MNAM-CCI/Dist. GrandPalaisRmn

Leur rencontre et leur amitié ne se sont pas soudées dans les balbutiements du Centre Pompidou tout juste achevé, Mais bien avant. Mais qui était alors Pontus Hulten ? Né à Stockholm, d’un père botaniste et d’une mère professeur de mathématique, il est titulaire d’un diplôme en histoire de l’art. Il s’essaie à l’art, mais laisse vite tomber ses velléités artistiques (Une de ses peintures, datée de 1956 dans l’esprit de Mortensen ouvre l’exposition) et intègre le staff du Nationalmuseum de Stockholm. Pendant de fréquents séjours à Paris, il côtoie les artistes bourdonnants autour de la galerie de Denise Renée où il organisera même, en 1953, la première exposition consacrée à l’art contemporain suédois. L’année suivante, il fait la connaissance de Jean Tinguely, artiste suisse évoluant dans l’esprit dada, et de Nikki de saint Phalle, franco-américaine, artiste, elle aussi… mais rattachée, semble-t-il, à aucune galaxie alors.

Venus de trois univers différents

Tinguely né à Fribourg en Suisse dans une famille modeste, a tendance à fuir l’ambiance autoritaire des siens pour se réfugier dans les bois où il commence à bricoler de petites structures en bois, des roues qu’il fait tourner dans un ruisseau. Il bricole des sortes de cames qui, associées à de petits marteaux, tapent sur des boites de conserves. C’est ainsi qu’il commence à développer des créations mobiles, motorisées, embryons de son art des années à venir, expliquait-il en 1966 (1). Ces bricolages le poussent à intégrer une école d’art appliqué qui prépare, éventuellement, au métier de décorateur. Une école qui, surtout, lui fait découvrir les tendances de son temps : cubisme, surréalisme, et les balbutiements de l’art concret. Il travaille quelque temps comme décorateur de vitrine dans le grand magasin Globus… dont il est vite licencié pour manque de ponctualité. Son esprit un brin anar va l’entrainer à fréquenter une librairie libertaire dans laquelle il participe aux discussions, où il parfait ainsi son éducation politique. Marié, en 1953 il part pour Paris.

Vue de l’exposition au Grand Palais. Jean Tinguely, Cyclograveur, 1960 © Museum Tinguely, Bâle / Adagp, Paris / Ph. : Centre Pompidou, Hervé Véronèse 02

Vue de l’exposition au Grand Palais. Niki de Saint Phalle, Le Monstre de Soisy, vers 1966 © 2025 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris / Ph. : Centre Pompidou, Hervé Véronèse 02

Niki de Saint Phalle, elle, est née à Neuilly-sur-Seine d’une mère franco-américaine issue d’une famille aisée et d’un père, André Marie Fal de Saint Phalle, descendant d’une lignée aristocratique française, et qui travaille dans la finance. En résumé, la famille est des plus bourgeoises. La petite Catherine (le vrai prénom de Niki) est d’abord élevée en France puis, lorsqu’elle a 3 ans, la famille part pour les États-Unis. Placée dans une école religieuse, elle se révèle très vite turbulente, rebelle à cette éducation stricte venant de sa mère. Son père lui parait plutôt tolérant… mais abusera d’elle lorsqu’elle a 11 ans ! Grande, longiligne, d’une allure proche d’une Twiggy, à 17 ans, elle tâte du mannequinat, se marie, et devient mère de 2 enfants. En 1952, avec mari et enfants, elle s’installe à Paris. Très vite, une crise s’installe dans le couple, Niki en pleine dépression nerveuse est hospitalisée à Nice. Une échappatoire : la peinture qu’elle commence en autodidacte, et décide de devenir artiste. Pontus Hulten écrit (2) : « Guidée par une connaissance plutôt intuitive, de ce qui fait la grandeur des maîtres de l’art moderne avant elle… Elle invente sans se préoccuper outre mesure de l’histoire de l’art et traditions populaires ».

Des liens forts

Ces trois chemins vont aboutir à un croisement, une rencontre qui va former un trio qui va chahuter et modeler un nouveau visage de l’art à venir. « Ces trois-là, dans un Paris qui n’était pas le leur (dont ils occuperont bientôt les premières places) ont tissé des liens forts, déterminants pour la création de leur temps. » (3) Tel César à la même époque, Tinguely arpente décharges et autres lieux où sont abandonnées ferrailles et commence ses assemblages mobiles. Il expose en 1954, sous le titre Automates et reliefs mécaniques, ses premières œuvres dans une galerie parisienne. Pontus Hulten est enthousiaste, l’écrit et c’est le début de leur rencontre. Tinguely s’installe dans l’impasse Ronsin, l’un de ces lieux mythiques fait de petites maisons et de cabanes en bois, alors un lieu en déshérence, qui abritait alors l’atelier de Brancusi et d’autres artistes.

Les « Méta-matics » de Tinguely

En 1955, à la demande de Hulten est organisé, dans la galerie de Denise René, une exposition titrée « Le Mouvement » à laquelle il est convié ainsi que Agam, Calder, Buri, Soto et Vasarely entre autres. L’exposition fait grand bruit, assoit l’art cinétique, lance les recherches dans une nouvelle direction d’où naitra l’art concret, l’abstraction géométrique, l’op’art… L’une des grandes révolutions de la seconde moitié du XXe siècle. Installée à son retour d’un séjour de deux ans à Majorque, Niki de Saint Phalle, mari et enfants s’installent à leur tour impasse Ronsin dans un atelier prêté. Ils font connaissance avec Tinguely lui-même marié.
Hulten, lui, est retourné en Suède et se voit confier, en 1959, la tête du Nationalmuem de Stockholm. Tinguely, de son côté, impose de plus en plus ses « méta-matics » jusqu’à être exposé chez la papesse Iris Clerc qui rameute le tout-Paris avec tracts, hommes-sandwichs, etc. L’expo fait grand bruit. Dès lors va se développer une alchimie entre ces trois amis, Hulten faisant des allers et retours à Paris. La promiscuité dans l’impasse Ronsin aura raison des mariages de Tinguely comme celui de Nikki. Ils vont se rapprocher et devenir le couple phare de ces années-là, d’autant que leurs actions, souvent publiques et débridées, attisent la demande des médias toujours à l’affut.

Séance de tir de Niki de Saint Phalle, impasse Ronsin, Paris, 26 juin 1961. À gauche : Jean Tinguely © 2025 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris / Ph.: Photo ShunkKender

Vue de l’exposition au Grand Palais. Niki de Saint Phalle, à gauche :  Black Rosy ou My HeartBelongs to Rosy, 1965. À droite : King Kong, 1963 © 2025 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris / Ph. : Centre Pompidou, Hervé Véronèse

En ces temps des Trente Glorieuses, les effets de l’après-guerre ont disparu pour laisser place à une euphorie dans une France en pleine expansion. Les « méta-Matics » de Tinguely attirent les foules, d’autant que celui-ci n’hésite pas les faire sortir pour les promener dans la rue… Balade qui, naturellement, se termine dans un panier à salade ! Chez Iris Clerc, il inaugure des « sculptures » qui peignent I Les visiteurs repartant avec une feuille de papier griffonnée par ses machines. En 1960, à New York, il présente dans les jardins du MoMa son « Hommage à New York » une méga machine faites, à son habitude, d’objets de rebut et destinée à s’auto-détruire.

Les Nanas de Niki

De son coté, Nikki, elle, expérimente une autre manière : des tirs qui font la une des journaux, Paris Match en tête. Ces tirs, qui l’ont rendu célèbre, consistent à accrocher des assemblages hétéroclites d’objets, le tout peint en blanc, et des ballons contenant de la peinture de toutes les couleurs. Puis, de tirer dessus à la carabine et voir l’effet produit par les coulures. La destruction engendrant la création, comme une manière d’effacer un ancien monde. Ses amis et quelques personnalités sont même conviés – Restany, Rauschenberg, le galeriste Castelli, entre autres –  à venir faire mouche sous l’œil des photographes lors de sa première exposition, en 1961, à la Galerie J. à Paris ! Ces « tableaux-tirs » seront présentés et exécutés en des happenings à Stockholm et Amsterdam et jusqu’à Malibu… curatés naturellement par le bienveillant Hulten.
De ces assemblages d’objets hétéroclites – jouets en plastiques, chiffons, papiers mâchés, dentelles, vieux métaux, elle va leur donner, en les assemblant, une nouvelle dimension sociale, revendicative, dénonciatrice, tout à l’image de ces années-d’agit-prop qui annoncent 68. La femme est au centre de ses œuvres, elle en fait des assemblages dans lesquels, dans une optique féministe, elle fustige le mariage, l’enfantement, la femme-objet, la féminisation à outrance. Des « nanas » avant l’heure dont les premières seront présentées chez Iolas en 1965.

Le 4 juin 1966 au Moderna Museet de Stockholm s’ouvre l’exposition « Hon – en kathedral » (Elle – une cathédrale) pour laquelle Hulten convie Nikki, Tinguely et Ultvedt. Hulten a laissé carte-blanche à ces trois artistes. « Je vais venir faire du délire dans ton musée » (4) lui écrit Niki ! Si Tinguely et Ultvedt offre au public leurs œuvres attendues : des sculptures mécaniques et des assemblages, Nikki, elle va propulser l’exposition dans une autre dimension, et son œuvre va aller au-delà de ses intentions. Pour l’entrée de l’exposition, elle a conçu une « nana » géante de 14m sur 23, pesant 6 tonnes, couchée sur le dos, au ventre rond de femme enceinte, ses jambes relevées et écartées offrant son vagin ouvert pour pénétrer dans l’exposition !

Vue de l’exposition au Grand Palais. Jean Tinguely, L’enfer, un petit début, vers 1984 © Centre Pompidou/ Adagp, Paris / Ph. : D.R.

Cette nana est décorée des codes graphiques qui présideront à son travail d’alors. Elle est peinte de couleurs criardes avec des cernés noirs qui deviennent sa marque de fabrique. Inutile de préciser combien cette œuvre va faire couler d’encre et va en partie éclipser, dans les articles et photos, l’exposition elle-même !

L’ouverture du Centre et son Crocrodrome !

Il semble dès lors qu’il n’y a plus de limite dans leur art. L’ouverture du Centre Pompidou qui « se doit d’être le lieu de toutes les audaces, le lieu de l’art vivant, tous domaines confondus, même s’il dérange. » (5) va leur donner un plateau vierge pour concevoir, fabriquer et mettre en place leur Crocrodrome de Zig & Puce qui s’insère dans ce nouveau centre d’art et se veut « d’un anarchisme joyeux » (6). Le but : offrir une autre conception muséale de ce lieu tourné avant tout, vers le public dans une optique de plaisir, de jeux, de découverte. Le Crocrodome est un monstre d’acier d’une trentaine de mètres, « un édifice mi-dragon, mi-navire, mi-caverne, mi-palais » (7) dans lequel le public peut pénétrer. L’entrée est sa mâchoire animée, imaginée par Saint Phalle. On déambule jusqu’aux intestins, dus à Luginbühl, en passant par le dos, conçu par Tinguely. Son ventre est un train fantôme, et le tout est traversé par un circuit de boules métalliques. S’ajoutent à ce délire, d’autres espaces d’animation ainsi qu’un projet indépendant de Daniel Spoerri : Le Musée sentimental et La Boutique aberrante, sur le thème des cabinets de curiosités.
L’ensemble n’est pas dévoilé une fois fini, mais le public est convié à suivre toutes les étapes de sa fabrication. Il sera détruit sept mois plus tard, toujours au vu du public ! Il s’agit de lui donner « de purs moments de divertissement en s’appropriant une œuvre par le jeu. L’idée est de rendre le public conscient de son autonomie d’action et de le mettre en condition pour mieux appréhender les œuvres du musée exposées dans les étages supérieurs du bâtiment. » (6)

Parmi leurs autres réalisations à quatre mains et du même tonneau, on trouve, entre autres, la fontaine Stravinsky, divertissement fontainier à côté du Centre Pompidou, ou Le Cyclope, une tête monumentale installée au cœur de la forêt de Milly-la-Forêt. Conçue dès 1970, commencée en secret, son élaboration demandera 25 ans de conception et de construction, avec la complicité de quelques amis (Spoerri, Raynaud, Aeppli, César et Arman) mais Nikki la terminera seule après le décès de Tinguely. Inaugurée en 1994 par le président Mitterrand, elle trône toujours, du haut de ses 23 m, en pleine forêt de Milly. Couronnant leurs travaux, en 1980, Beaubourg consacre une grande exposition à Nikki de Saint Phalle, et les machines de Tinguely envahiront le Centre Pompidou en 1988 pour une mémorable rétrospective. Dans leurs œuvres, les mécaniques de Tinguely semblent menacer les nanas de Nicky, et pourtant personne ne semble sortir vainqueur de cet affrontement dont on pourrait presque penser qu’il s’agit plutôt de la projection de leur couple, dans une sorte de folie mécanique, chromatique, mouvante, débridée…

Tinguely disparu, un musée lui est consacré dans sa ville de Fribourg. Niki et Pontus prennent en main la mémoire du sculpteur. Nikki continuera et ses Nanas envahiront le monde – avec beaucoup de produits dérivés – comme un rappel de ces années fastes pour l’art, la joie, la dérision et l’amitié. Elle retournera aux États-Unis en 1993, s’installera en Californie où elle décédera en 2002. Pontus Hulten la suivra 4 ans plus tard. Une page est tournée… Eux, laissent un œuvre immortel, drôle, inventif, signant ces années-là et Pontus Hulten, l’image d’un immense conservateur et d’un défricheur de talents.

(1) Interview par Alain Jouffroy parue dans le magazine L’Œil en avril 1966
(2) In catalogue exposition Niki de Saint Phalle Musée d’Art moderne de Paris, 1993
(3) Catherine Francblin in Catalogue de l’exposition. Éditions Grand Palais RMN / Centre Pompidou, 2025.
(4) Lettre-dessin de Tinguely et Saint Phalle à Pontus Hulten le 12 avril 1966
(5) Sophie Duplaix in Catalogue de l’exposition. Éditions Grand Palais RMN / Centre Pompidou, 2025.
(6) Bernadette Dufrêne in Catalogue de l’exposition. Éditions Grand Palais RMN / Centre Pompidou, 2025.
(7) In « Krokrodrome et La Boutique aberrante» Note interne du Centre Pompidou datée du 9 février 1977

 

Grand Palais. Entrée square Jean Perrin
17 Avenue du Général Eisenhower (8e).
À voir jusqu’au 4 janvier 2026
Du mardi au dimanche de 10h à 19h30
Nocturne le vendredi jusqu’à 22h
Accès :
Métro ligne 1 et 13: station : Champs Elysées-Clemenceau ou ligne 9 : station : Franklin D. Roosevelt
Bus : ligne 93, 73, 42 et 72
Site de l’exposition : ici

Catalogue
Niki De Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten
Sous la direction de Sophie Duplaix
Coédition Centre Pompidou / GrandPalaisRmn
336 pages, plus de 550 ill., 45€

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