27ème année d’existence pour ce salon consacré au dessin du XVIIème au XXème siècle. Un salon très couru, fort de seulement d’une quarantaine de participants, qui draîne le meilleur des exposants pour un public d’amateurs avertis.
Posté le 7 mars ➡ du 27 mars au 1 er avril
Henri Matisse, Fleurs, 1945 © Courtesy Galerie AB / Succession Matisse
Giovanni Domenico Tiepolo (1727-1804), Vénus à la forge du Vulcain © Courtesy Galerie W.M. Brady & Co

Louis de Boullogne (1654-1733), Etude de Saint Paul © Courtesy Galerie Coatalem

Nicolas Lagneau (1590-1666), Portrait d'un homme portant un chapeau © Courtesy Galerie Stephen Ongpin Fine Arts

Piet Mondrian (1872-1944), Vue d'une ferme à Winterswijk, vers 1898-1899 © Courtesy Galerie Hélène Bailly

Honoré Daumier (1808-1879), Avant l'audience © Courtesy Galerie Stephen Ongpin Fine Arts

Edouard Vuillard (1868-2940), Nature morte aux trois oranges, vers 1903 © Courtesy Galerie Hélène Bailly

Egon Schiele (1890-1918), Femme debout se couvrant le visage avec les deux mains, 1911 © Courtesy Kundsthandel Wienerroither & Kohlbacher

Albert Marquet (1875-1947), Entrée de la propriété familiale à Dely-Ibrahim (environs d'Alger), 1932 © Courtesy Galerie Laurentin

Léon Spilliaert (1881-1946), La verrière 1909 © Courtesy Galerie Lancz

Lyonel Feininger (1871-1956), Sommer Abend, 1933 © Reginart Collection

Amédée Ozenfant (1886-1966), Nature morte au pichet et à la guitare, 1921 © Courtesy Galerie Hélène Bailly

Jean-Baptiste Sécheret (né en 1957 ), Brouillard solaire New York, 2011-2018 © Courtesy Galerie Jacques Elbaz

En 26 années d’existence, ce Salon du Dessin est aujourd’hui reconnu par tous d’un haut niveau, voir même comme le meilleur salon au monde sur la spécialité ! Ceci grâce à deux paramètres qui peuvent paraître évidents et qui, ici, se conjuguent à merveille : les meilleures galeries, présentant des œuvres de grande qualité et souvent inédites sur le marché. Trop souvent considéré comme le parent pauvre dans l’œuvre d’un artiste – ce qui n’est en rien vrai – le dessin peut s’avérer être une belle initiation au monde de l’art pour les collectionneurs débutants, constituant souvent aussi une approche financièrement plus abordable pour acquérir des œuvres d’artistes reconnus. De plus en plus prisé, il est pour beaucoup d’amateurs le thème unique de leur collection.
Le dessin a échappé très tôt à la destination commerciale qui fut celle de la peinture, et ne fascinera les élites qu’à partir du XVIIIème siècle. « Le dessin correspond à la sensibilité d’aujourd’hui où l’image est fondamentale » analyse l’un des membres organisateurs du Salon du Dessin. Un goût qui résulte aussi de l’attention que l’on porte aujourd’hui à l’artiste grâce à une technique qui permet d’accéder au monde secret et intime de l’atelier. Mais pas seulement. Le dessin s’avère aussi être un exercice différent pour d’autres et d’y mettre autant de talent et de recherche que dans leurs œuvres faites par ailleurs. Le dessin enfin, permet d’aborder l’art ancien avec non seulement un choix plus vaste qu’en peinture et à des prix qui souvent sont très éloignés des œuvres sur toile, chères et rares. Le tout étant de bien choisir ses « feuilles » et de se faire conseiller.
Trente-neuf exposants, pas un de plus
Le salon du dessin est la foire préférée des galeries, juste après la Tefaf, selon une étude effectuée par The « Artnewspaper ». L’an dernier le salon avait attiré plus de 13 000 amateurs, un chiffre en augmentation, et 39 exposants, les meilleurs de la spécialité, avaient répondus présents. Cette année, on reporte le même nombre de participants, preuve de la sévérité de la sélection.
Durant cinq jours, dans les allées aujourd’hui calmes et même un brin sépulcrales de ce qui fut le temple du capitalisme
Jean Touze (1747-1809), Minerve couronnant les arts © Courtesy Galerie Talabardon et Gautier
français, dix-neuf galeries françaises et vingt étrangères, vont proposer des œuvres parmi les plus belles et prestigieuses disponibles sur le marché. Des œuvres d’artistes couvrant plusieurs siècles et plusieurs médias. Parmi les nouvelles galeries à exposer cette année on notera surtout la galerie autrichienne Wienerroither & Kohlbacher, qui revient au salon du dessin après plusieurs années d’absence et présentera de précieux dessins d’Egon Schiele et de Gustav Klimt. On notera aussi le retour de la galerie Jacques Elbaz, qui participera à ce salon pour la seconde fois, et y présentera une exposition personnelle de Jean-Baptiste Sécheret consacrée à une thématique qui irrigue toute l’œuvre de l’artiste : le paysage. Composé d’un ensemble de peintures à la colle et pastels sur papier privilégiant le motif, la lumière, le point de vue, ce solo show montrera des œuvres inédites traitant de sujets aussi variés que New York, Gênes et… Gennevilliers.
Les expositions
Et comme toujours en marge du salon deux expositions.
La première est consacrée aux fêtes et spectacles avec une présentation des plus belles feuilles en provenance des collections du musée Carnavalet. La collection de dessins du musée, riche de 25 000 œuvres, illustre l’histoire de Paris, tant dans son aspect topographique ou architectural, que dans tous ses aspects historiques, les grands événements autant que l’histoire quotidienne.
Le thème retenu, Fêtes et Spectacles à Paris, du XVIIe au XXe siècle, permet de retrouver, bien sûr, cérémonies royales, processions religieuses ou fêtes révolutionnaires, mais aussi parades de rues, spectacles de foires et autres festivités populaires, ainsi que des projets de salles de spectacles (théâtres ou cirques). Les grands artistes côtoient les anonymes. Toutes les techniques graphiques (crayon noir et sanguine, encre, pastel, gouache, aquarelle…) et toutes les époques sont représentées. Il est coutume de dire qu’à Paris, autrefois, tout était spectacle : les fêtes officielles comme les événements impromptus, tels les incendies, les exécutions capitales ou les émeutes. Le panorama
Gustav Klimt (1862-1918), Demi nu allongé sur la droite, 1914-1915 © Courtesy galerie Wienerroither & Kohlbacher
à tracer est donc large. La sélection proposée met l’accent sur la diversité, une des qualités fondatrices du musée Carnavalet dont l’ambition est de conserver toutes les mémoires de Paris, grandes, petites, officielles et populaires, anciennes et contemporaines.
La seconde présentation est due à la joaillerie Chaumet avec des dessins de joaillerie. Le commissariat de cette exposition axée sur la nature a été confiée au botaniste Marc Jeanson, l’un des commissaires de la magnifique exposition « Jardins » présentée au Grand Palais en 2017. Blés en herbe et blés sous le vent, lys et églantines, roseaux et papillons… depuis les origines, Chaumet n’a cessé de célébrer une nature vibrante et féconde. Dans l’exposition Chaumet, dess(e)in de nature, les dessins d’inspiration, d’exécution ou encore les gouaches des joyaux créés, tracent l’histoire artistique de la maison, chantre d’un univers vivant et symbolique. L’exposition propose une promenade inédite dans un monde où le trait et le geste s’unissent pour offrir aux regards la représentation d’une virtuosité enchanteresse.
Et à l’habitude en cette semaine du dessin, plusieurs établissement parisiens (Louvre, Centre Pompidou, Fondation Custodia, musée de Montmartre, musée Nissim de Camondo, Petit Palais, Domaine de Chantilly…) sortent leur plus belles feuilles de leur réserve et Christie’s, sur trois jours, a prévu des ventes de dessins très attendues.
Salon du Dessin du 27 mars au 1 er avril
Palais Brogniart. Place de la Bourse (2e)
Site du Salon du Dessin : https://www.salondudessin.com