Carlos Cruz-Diez, Transchromie, 1965. Installation monumentale qui sera présentée à la Biennale sous la nef du Grand Palais © Anne Greuzat © Nicolas Lobet
Premier grand salon de la rentrée, la Biennale ne s’ouvre plus que les années paires puisque, conservant pour autant son nom, elle est devenue annuelle ! Ainsi, elle permet d’abord à ses exposants d’avoir une vitrine annuelle afin d’être au même niveau que ses concurrents – Salon du Dessin, PAD, FIAC, Art Paris, etc… – quand on sait aujourd’hui le nombre de salons et foires qu’il y a par an ! Et cette année, la Biennale réduit son temps d’ouverture qui passe de neuf jours précédemment à cinq, décision justifiée par les organisateurs : « Cette évolution, mise en œuvre à la demande des galeries internationales, présente de nombreux atouts : elle permet de renforcer la dynamique commerciale d’un salon qui s’établit dès les premiers jours et elle facilite les participations multiples à plusieurs salons dans un calendrier international très chargé ».
Sinon pas d’autres changements et revoilà que s’installent sous la verrière du Grand Palais les stands de cette chic et prestigieuse manifestation qui règne depuis 6 décennies sur le bon goût à la française. Chic et prestigieuse car cette manifestation est faite sous l’égide du sélect Syndicat National des Antiquaires, mais attention, ne vous méprenez pas sur le mot « syndicat » ici pas de banderoles, ou de revendications… Ou plutôt si, car le combat mené ici est celui de l’excellence, du bon goût et de tout ce qui va avec.
Cette édition 2019 qui, selon le Président du SNA sera « plus ouverte, plus actuelle, plus en phase avec son temps » verra 75 exposants (contre 85 pour sa dernière édition) – venus d’une dizaine de pays – présentant de nombreuses spécialités, le tout sous l’œil implacables d’experts qui n’ont pas leur loupe dans la poche pour traquer le faux, la restauration, le bidouillage…
Installation monumentale de Cruz-Diez
Cette année, la Biennale de Paris met à l’honneur l’artiste vénézuélien Carlos Cruz-Diez, disparu le 27 juillet dernier, en présentant une installation majeure de ce chantre de l’art concret. Une œuvre monumentale et immersive, symbole, pour la Biennale, de sa volonté d’ouverture au secteur contemporain. Présentée à Bruxelles, l’œuvre est à découvrir pour la première fois à Paris dans son format originel au pied du paddock de la nef du Grand Palais. Imaginé en 1965 pour la galerie Denise René, « Transchromie » de Carlos Cruz-Diez est un environnement monumental, une expérience vitale de la couleur,
qui représente un élément important de la carrière de l’artiste.
De plus, comme à l’habitude, un pays sera l’invité de la Biennale. Cette année il s’agit de l’émirat du Bahreïn qui, dans un espace dédié, présentera artistes et artisans venus nous faire découvrir l’art et l’artisanat peu connu de ce pays du Golfe. Côté scénographie, après Jean-Charles De Castelbajac lors de la dernière édition, c’est au tour du touche-à-tout Vincent Darré de signer le décor tout à la fois classique mais aussi, on s’en doute connaissant le monsieur, démesuré et illuminé dans lequel évolueront les 40 000 visiteurs attendus.
Côté stands, car c’est là le but de la manifestation, la sélection porte sur la crème des antiquaires et galeries qui vont nous présenter des meubles d’exception, des objets de décoration, des tableaux signés par les plus grands, des bijoux rutilants et autres objets de fouille, argenterie, etc. Que des pièces d’exception à voir d’évidence maintenant, avant que tout cela rejoigne les intérieurs feutrés de gens très (mais très très !) aisés. Bref, vous l’aurez compris, on n’est pas à Saint Ouen et la visite de ce « salon » d’exception est – foin de plaisanterie – un véritable moment de pur bonheur pour les yeux.
31e Biennale des Antiquaires. Grand Palais, avenue Winston Churchill (8e)Du 13 au 17 septembre 2019
Tous les jours de 11h à 22h. Fermeture le mardi 17 septembre à 18h.
Site de la Biennale : www.labiennaleparis.com