La Covid (presque) oubliée, c’est reparti ! Avec peut-être encore quelques masques et sans trop se faire la bise, foires et salons d’automne sont attendus avec impatience ! Le Grand Palais Éphémère qui fait face à l’École militaire en remplacement du Grand Palais historique toujours en travaux va accueillir à l’habitude non plus la Fiac qui s’est éclipsée après presque un demi-siècle d’existence pour laisser la place… au même événement (pour le public du moins) sous la houlette d’un groupe suisse Art Basel. Il faudra donc dire maintenant Paris +. Quant à Art Élysées, ce salon migre dans un immeuble de quatre étages à l’Étoile et, lui aussi, change de nom pour Moderne Art Fair. Sinon, le Salon du Livre Rare est bien attendu tout comme Paris Photo, et le salon Fine Arts Paris, maintenant allié à La Biennale, retrouve le Carrousel du Louvre.
Posté le 5 septembre 2022
Le Grand Palais Éphémère de l’architecte Jean-Michel Wilmotte, haut lieu pour quelques années encore des foires et salons parisiens. Salué par beaucoup comme une réussite. Ph.: D.R.
SALON DU LIVRE RARE & ARTS GRAPHIQUES
Ce salon, à son habitude ouvre la saison. D’abord réservé au seul livre et aux bibliophiles, ce salon s’est ouvert ensuite à l’estampe, souvent compagnon de route du livre, et aussi tout naturellement à l’autographe et aux manuscrits. On l’a compris, c’est par excellence le salon consacré à l’écrit sous toutes ses formes. Livres de littérature, livres d’art, livres illustrés, éditions originales, manuscrits, autographes, livres anciens comme modernes sans oublier la reliure font de ce salon le premier rendez-vous mondial dans le domaine du patrimoine écrit. Et le seul consacré à la bibliophilie. Il est rassurant de savoir qu’ici,
Un des rares salon au monde consacré au livre rare et à la bibliophilie. Ph.: D.R.
tous les exposants, sans exception, sont membres de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne et affiliés et pour les exposants français, du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne (SLAM). Une garantie.
Sous la nef du Grand Palais Éphémère pour cette 34e édition, ce sont 152 exposants (contre 200 lors de la dernière édition), dont 70 libraires (avec quelques éditeurs et relieurs), qui malgré tout, ont fait le voyage en provenance d’une dizaine de pays différents. Un salon s’installe maintenant durablement et devrait retrouver son niveau de visiteurs d’avant covid, soit environ 20 000 visiteurs ce qui prouve tout de même la vitalité de ce secteur parfois encore trop méconnu. Et l’on connaît la résilience des collectionneurs !
Parmi les temps forts du Salon, l’invité d’honneur sera la bande la bibliothèque municipale de Versailles, répartie sur neuf sites dans la ville royale. La bibliothèque centrale se trouve dans l’ancien hôtel des Affaires étrangères et de la Marine, construit en 1761-1762 à l’instigation de Choiseul sur les plans de Jean-Baptiste Berthier. La Galerie des Affaires étrangères, lieu d’apparat du bâtiment, classée au titre des monuments historiques en 1929, a constitué un haut lieu de la diplomatie française jusqu’à la Révolution. Elle a notamment accueilli les négociations du traité de Versailles de 1783, ayant conféré l’indépendance aux États-Unis d’Amérique. Aujourd’hui lieu de conservation de 55 000 ouvrages anciens, mais aussi des fonds patrimoniaux et locaux d’une importance considérable : des tablettes cunéiformes aux livres d’artiste du XXIe siècle, il s’agit d’environ 2700 manuscrits, 120 000 livres imprimés, 8 000 estampes, mais aussi d’importantes collections de monnaies et médailles, photographies, dessins, peintures, sculptures et objets, provenant des confiscations révolutionnaires ou entrés ultérieurement grâce à des dons, legs ou acquisitions. Parmi les fonds remarquables de la bibliothèque figurent des manuscrits de Madame de Maintenon, une partie de la bibliothèque de Marie-Antoinette et de celle de madame du Barry, le fonds Goujet comprenant de rares éditions de poésie et de littérature du XVIe siècle, des incunables, des livres de fêtes, des collections musicales manuscrites et imprimées et de nombreux livres de provenance royale ou princière.
Un salon éclectique donc, à son habitude, présentant ouvrages, manuscrits, affiches, estampes et documents s’étalant sur plusieurs siècles et à des niveaux de prix allant de quelques dizaines d’euros à plus de…
Salon International du Livre rare & Arts graphiques du vendredi 23 au dimanche 25 septembre 2022.
Grand Palais Éphémère, Place Joffre (face à l’École Militaire), 75007 Paris.
Métro : ligne 8 École Militaire
Bus : lignes 20, 80, 82, 87, 92 / RER C Tour Eiffel
Horaires : les 23 et 24 septembre 2022 de 11h à 20h et le 25 septembre de 11h à 18h.
Site du salon : ici
PARIS + by ART BASEL
Il faut s’y faire, après Bâle, Miami et Hong Kong, c‘est donc au tour de Paris de tomber dans l’escarcelle de cette société suisse qui a évincé la presque cinquantenaire FIAC de Paris. Mais cela ne changera pas grand-chose pour le public, les institutions et les collectionneurs qui fréquentent cette foire d’art, la plus importante en France. Revenons en 2021, la FIAC avait rassemblée pour sa dernière édition171 exposants venus de 25 pays qui avaient vus près de 47 000 visiteurs (contre 70 000 les années avant covid) dans une période un brin chahutée. Cette
À Paris + comme ce l’était à la FIAC on n’est jamais à court de belles et étranges découvertes comme ce « portrait » d’Emmanuel Macron par l’artiste chinois Wang Du. Ph.: D.R.
année pour sa première édition, Paris + attend 156 galeries – dont 61 françaises – en provenance de 30 pays. Dans la révolution (?) que vit actuellement le monde de l’art avec les œuvres numériques dont on nous rebat les oreilles à coups d’envolées financières difficilement concevables, il sera bon de prendre ici le pouls de cette tendance tant on entend tout et son contraire et voir qui des supports traditionnels et de ce trublion tient le haut du pavé et annonce, ou non, l’avenir de ce marché. Paris +, comme sa prédécesseure FIAC, offre l’avantage de pouvoir comparer l’offre, des pièces classiques modernes, voire historiques confrontées à l’art le plus contemporain présenté au sein de la section Galeries Émergentes qui présenteront 16 « projets solo » consacrés à des artistes parmi les plus innovants. Naturellement, sont aussi présents la sculpture, un peu de photographie, des installations.
Paris + by Art Basel du jeudi 20 au dimanche 23 octobre 2022.
Grand Palais Éphémère, Place Joffre (face à l’École Militaire), 75007 Paris.
Métro : ligne 8 École Militaire
Bus : lignes 20, 80, 82, 87, 92 / RER C Tour Eiffel
Horaires : le jeudi 20 de 15h à 20h, les 21 et 22 octobre 2022 de 12h à 20h et le 23 septembre de 12h à 19h.
Site de la foire : ici
MODERNE ART FAIR
On avait pris l’habitude depuis plus de 10 ans, lorsque ce salon s’appelait Art Élysée, à le retrouver sous sa longue tente blanche en face du Grand Palais, aux mêmes dates que celles de la FIAC. Suite à des embrouillaminis de son organisation, le salon est repris par les deux sœurs qui œuvraient déjà à l’organisation d’Art Élysées. La dernière édition, en 2021, avait planté sa tente un peu plus loin sur les Champs Élysées et
Ne dites plus Art Élysées mais Moderne Art Fair. Une foire axée sur le second marché. Ph.: D.R.
voici que pour son édition 2022, il change de nom, mais aussi de lieu. Dites maintenant Moderne Art Fair et retrouvez ses stands dans les quatre étages d’un immeuble qui abrita dans ses heures de gloire le cinéma Napoléon au 10 de l’avenue de la Grande Armée. Reste à savoir si les visiteurs de Paris + feront ensuite le déplacement jusqu’à l’Étoile alors qu’autrefois, il leur suffisait de traverser une rue.
Si l’on se réfère à ce que fut Art Élysées, il faut s’attendre à y retrouver du meilleur comme du moins bon, mais qui reste d’évidence le salon où le collectionneur amateur peut trouver de belles pièces, souvent de second marché, à des prix plus abordables que ceux naturellement pratiqués par les grandes galeries exposées à la Paris +.
Et ce grâce à la présence de très bonnes galeries du second marché comme les galeries Alcolea, Berès, Dominique Bert, Calzada, Cervelló, Hurtebize, Messine, des Modernes, Najuma, Protée, Smagghe, entre autres, d’où son évidente complémentarité. Reste toutefois à ce nouveau comité organisateur d’essayer de faire le ménage parmi certains exposants dont les propositions ont tendance à faire baisser la perception qualitative que l’on peut avoir de cette foire. Un « ménage » nécessaire et déjà réclamé par de nombreux exposants de qualité qui sont le fonds de commerce de l’ancien Art Élysées. On attend de voir…
Moderne Art fair, du 20 au 24 octobre 2022
10 avenue de la Grande Armée 75017 Paris
Métro : Lignes 1, 2 ou 6 Station Charles de Gaulle-Étoile
RER : Ligne A Station Charles de Gaulle-Étoile
Bus : 22, 30, 31, 32, 52, 73, 92, 341
Horaires : du jeudi 20 au lundi 24 octobre 2022 tous les jours de 11h à 20h, lundi fermeture à 17h
Site du salon : ici
En deux décennies, grâce à Paris Photo, Paris s’est imposée comme la capitale mondiale du marché de la photo. Ph.: D.R.
PARIS PHOTO
En plus de deux décennies, Paris Photo, dont ce sera cette année la 25ème édition, s’est imposé mondialement, et est devenu le plus important salon concernant l’image fixe argentique et numérique. L’édition 2022 sera, comme le Paris + (ex FIAC) qui vient de s’achever, abritée sous les arcades de ce Grand Palais Ephémère, dont beaucoup saluent le confort et la dimension. Fouillez, regardez, admirez et achetez des tirages de toutes époques, de tous pays, sur tous les thèmes. Gustave Le Gray et Charles Nègre côtoient les explorations les plus contemporaines sur les stands des 183 galeries et éditeurs (contre 147 l’an passé et 213 en 2019) venus de 31 pays dont un bon tiers d’exposants
Français, qui prouve bien l’intérêt international de ce salon (le plus important au monde sur cette thématique) qui fait déplacer de nombreuses galeries venues du monde entier.
Les artistes émergents sont mis en avant dans le secteur Curiosa, sous l’égide deHolly Roussel. Et notre secteur Éditions est toujours au cœur de la foire, proposant plus des centaines de séances de dédicaces d’artistes, au plus près des visiteurs.
La programmation au sein de Paris Photo offre cette année encore un programme riche, composé de la présentation d’une partie de la collection privée de J.P. Morgan Chase Art Collection, dévoilant certaines des acquisitions réalisées sur la foire ainsi que des œuvres de nouveaux médias.
Pour la 5ème année, Paris Photo renouvelle son engagement auprès des femmes photographes avec Elles x Paris Photo, recevant le soutien du ministère de la Culture et de Kering / Women in Motion. Grâce au commissariat de Federica Chiocchetti nous pourrons découvrir une sélection d’œuvres qui mettent en lumière la contribution des femmes à l’histoire du médium. Nous accompagnant dans cette démarche, le Centre national pour les arts plastiques présente l’exposition Corpus et dévoile des œuvres d’artistes femmes acquises à Paris Photo, qui rejoindront ensuite les collections publiques.
Le Secteur « Editions » réunira quant à lui 34 éditeurs et libraires provenant de 9 pays prouvant la vitalité de ce secteur de l’édition qui draine de plus en plus de collectionneurs à la recherche d’éditions anciennes. Un secteur autour duquel se dérouleront les signatures de photographes venus présenter leur dernier ouvrage. Cette année, plus de 300 séances seront proposées au sein de la foire, réunissant des artistes tels qu’Antoine d’Agata, Harry Gruyaert, Sophie Calle, Raymond Depardon, Claudio Edinger, Joan Fontcuberta, Bruce Gilden, Paul Graham, Susan Meiselas, Mario Testino, Paolo Ventura, parmi d’autres.
Et enfin comme à l’accoutumé depuis une décennie, sera décerné le Prix du Livre photographie sous les auspices de la Fondation Aperture et Paris Photo. Trois prix seront remis le vendredi 11 novembre à Paris Photo : Premier livre, Livre de l’année et Catalogue photographique de l’année. Le lauréat de la première catégorie Prix du Premier livre recevra une dotation de 10000 $. Une mention spéciale sera attribuée aux lauréats des deux autres catégories. La sélection des 35 ouvrages retenus sera annoncée le 3 octobre et exposée pendant la foire.
Comme toujours depuis sa création, ce salon le plus important au monde pour la photographie, est en raccourci une belle histoire de la photo de ses balbutiements à ses derniers bidouillages et un rendez-vous des plus attendus.
Paris Photo du mercredi 10 au dimanche 14 novembre 2022.
Grand Palais Éphémère, Place Joffre (face à l’École Militaire), 75007 Paris.
Métro : ligne 8 École Militaire
Bus : lignes 20, 80, 82, 87, 92 / RER C Tour Eiffel
Horaires : du jeudi 11 au samedi 13 de 13h à 20h et le 14 novembre de 13h à 19h.
Site de Paris Photo : ici
FINE ARTS PARIS &
LA BIENNALE
Remontons un peu dans le temps. Entre la FIAC et les salons et foires consacrés à l’art, il manquait à Paris un pendant au Salon du Dessin. Ce fut fait en 2015 avec Paris Tableaux, un « salon de la peinture ancienne » qui prit comme patronyme quelques années plus tard – sûrement afin d’internationaliser son propos – celui de Paris Fine Arts. De son côté, la respectable Biennale des Antiquaires, crée en 1959 sous la houlette d’André Malraux, fut longtemps le salon de l’excellence et du chic à la française avec des décors somptueux, des vernissages très courus et une offre où rien en dessous de 5 chiffres n’était proposé. Puis, ses
La peinture ancienne, le mobilier et les objets d’art restent l’ADN de Fine Arts Paris & la Biennale, qui s’ouvre, en ce renouveau, à des thématiques plus modernes. Ph.: Tanguy de Montesson
dernières éditions se révélèrent catastrophiques au point de mettre la marque en péril. Coup de grâce en 2019 où, voulant s’ouvrir à l’art de son temps, elle perdit son âme, ses exposants et ses visiteurs.
Cette année, en s’alliant avec la Biennale, Paris Fine Arts (aux mains de L’Agence d’Événements Culturels détenue par neuf marchands et par Connaissance des Arts et qui gère déjà, et avec le succès qu’on connaît, le Salon du Dessin) va tenter de redonner du lustre à cette offre, un peu à contre-courant des propositions actuelles en grande partie phagocytées par l’art moderne et contemporain et qui pourtant pourrait affirmer un certain renouveau du goût pour l’art des siècles précédents.
Avant d’entrer l’an prochain sous les voûtes du Grand Palais Éphémère, la première mouture de cet accord essuiera ses plâtres au Carrousel du Louvre, un endroit qui semble plus en adéquation avec les thématiques présentées que ce Grand Palais Éphémère d’une architecture qui sied mieux à l’art plus actuel. La réussite, l’an passé du Salon Paris Fine Arts, le devait beaucoup à ces stands intimes, et leur scénographie simple, mais d’un extrême bon goût qui n’était pas sans rappeler les allées de la mythique TEFAF. Une ambiance feutrée qu’il sera difficile de retrouver sous les voûtes translucides du Grand Palais version Wilmotte. Le lieu, dans ce genre de manifestation, est primordial pour créer une ambiance propice et chaleureuse aux objets présentés (les concepteurs du PAD Paris l’ont bien compris). Même si l’on pense – peut-être à tort ? – que le Grand Palais Éphémère est plus prestigieux… oui, sans doute, mais pas pour tout. L’idée, on l’aura compris est de replacer Paris comme place importante dans le concert des rares salon ou foires sur ce créneau.
L’idée est donc de rassembler en un seul salon la peinture ancienne et moderne, au mobilier, objets d’art, joaillerie, arts extra-occidentaux et bibliophilie. Bref de ratisser large avec, ici de quoi meubler au complet un chic et douillet foyer. En ça, cette nouvelle entité marche d’évidence sur les brisées de son ainée la TEFAF… Mais là, il y a encore du chemin à faire.
Rien qu’à voir certaines des 80 galeries annoncées (Steinitz, Perrin, Didier Aaron, de Jonckheere, Coatalem, Mendes, Léage, Giovanni Sarti, Leegenhoek, de Bayser, Terrades, Talabardon & Gautier, Artur Ramon et Beddington, Didier Claes, Anthony Meyer, Monbrison, Montagut, Mestdagh) en ce qui concerne le mobilier, les objets d’art et l’art extra-occidental, on voit que l’excellence a été recherchée. Coté peinture, l’ouverture est surprenante puisque dans la liste des impétrants, on retrouve les noms de Applicat-Prazan, Berès, Brame & Lorenceau, Laurentin, Jill Newhouse, Seine 55, Ary Jan, Opera Gallery, Rosenberg, La Présidence, des galeries présentant de l’art moderne. Et, dévoyant complètement l’ADN des deux entités rassemblées, on trouve même les enseignes de quelques galeries d’art contemporain, comme celles de RX et Christophe Gaillard. Mais à trop vouloir « ratisser » large, cette nouvelle entité ne risque-t-elle pas de perdre son âme ? Résultat le 14 novembre.
Fine Arts Paris & La Biennale du 9 au 13 novembre 2022
Horaires : consulter le site
Carrousel du Louvre 99 rue de Rivoli, 75001 Paris
Métro : Ligne 1 et 7 stations Palais Royal – Musée du Louvre. Sortie « Carrousel du Louvre »
Bus : lignes 21, 27, 39, 48, 67, 68, 69, 72, 81, 95 Arrêts Palais Royal – Musée du Louvre ou Palais Royal – Comédie Française
Site du salon : ici