À l’habitude, ce début d’année voit le retour des salons de printemps. En chef de file, le toujours très attendu Salon du Dessin qui, depuis plus de 30 ans, attire les collectionneurs du monde entier. En même temps, s’installera au Carreau du Temple l’autre salon du dessin, Drawing Now, dont la spécificité est le dessin contemporain. On retrouvera, comme l’an passé, Paris Print Fair pour sa quatrième édition. Un salon dédié aux estampes dans toute la variété de ses pratiques. Et enfin, début avril, s’installera au Grand Palais la 26e édition d’Art Paris, la grande foire généraliste de printemps.
Le salon du Dessin est l’un des salons majeurs du printemps depuis plus de trois décennies, il est le salon leader au monde sur cette spécialité © Salon du Dessin / Ph.: Tanguy de Montesson
SALON DU DESSIN
Claude Hoin. Portrait de jeune homme en buste, 1802 © Courtoisie de la Didier Aaron & Cie
Henri-Edmond Cross. Vue d’Antibes, 1908 © Courtoisie de la galerie de la Présidence
Sean Scully. Cut Ground, 2008 © Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Berès, Paris
33e édition pour ce salon consacré au dessin du XVIIe au XXIe siècle. Un salon très couru, fort seulement d’une quarantaine de participants, qui draine le meilleur des exposants pour un public d’amateurs avertis. En plus de 30 années d’existence, le Salon du Dessin est aujourd’hui reconnu par tous d’un haut niveau, voir même comme le meilleur salon au monde sur la spécialité ! Ceci grâce à deux paramètres qui peuvent paraître évidents et qui, ici, se conjuguent à merveille : les meilleures galeries, présentant des œuvres de grande qualité et souvent inédites sur le marché. Trop souvent considéré comme le parent pauvre dans l’œuvre d’un artiste – ce qui n’est en rien vrai – le dessin, qui a souvent sa spécificité propre – peut s’avérer être une belle initiation au monde de l’art pour les collectionneurs débutants, constituant souvent aussi une approche financièrement plus abordable pour acquérir des œuvres d’artistes reconnus. De plus en plus prisé, il est pour beaucoup d’amateurs le thème unique de leur collection.
Le dessin a échappé très tôt à la destination commerciale qui fut celle de la peinture, et ne fascinera les élites qu’à partir du XVIIIe siècle. « Le dessin correspond à la sensibilité d’aujourd’hui où l’image est fondamentale » analyse l’un des membres organisateurs du Salon du Dessin. Un goût qui résulte aussi de l’attention que l’on porte de nos jours à l’artiste grâce à ce média qui permet d’accéder au monde secret et intime de l’élaboration de l’œuvre peint ou d’une décision de l’utiliser en une démarche autre. Car le dessin s’avère aussi être un exercice différent et d’y mettre autant de talent et de recherche que dans leurs œuvres faites par ailleurs. Le dessin, enfin, permet d’aborder l’art ancien avec non seulement un choix plus vaste qu’en peinture et à des prix qui souvent sont très éloignés des œuvres sur toile, chères et rares. Le tout étant de bien choisir ses « feuilles » et de se faire conseiller.
Trente-neuf exposants, pas un de plus
Le salon du dessin est la foire préférée des galeries, juste après la Tefaf, selon une étude effectuée par The « Artnewspaper ». L’an dernier, le salon avait attiré 15 000 amateurs, un chiffre en augmentation, pour admirer les stands des 39 exposants, les meilleurs de la spécialité. Cette année, on reporte le même nombre de participants, preuve de la sévérité de la sélection.
Durant cinq jours, dans les allées aujourd’hui calmes et même un brin sépulcral de ce qui fut le temple du capitalisme français, 20 galeries françaises et 19 étrangères venant de 8 pays, vont proposer des œuvres parmi les plus belles et prestigieuses disponibles sur le marché. Des œuvres d’artistes couvrant plusieurs siècles et plusieurs médias. Cette 33e édition accueillera de nouvelles galeries importantes parmi lesquelles la londonienne Stern Pissarro, la galerie d’art contemporain Michael Werner, la galerie britannique James Butterwick, l’italienne Galleria d’Arte Maggiore, la célèbre galerie française Larock-Granoff, la galerie munichoise Florian Sundheimer, la galerie d’art ancien F. Baulme Fine Arts, et la jeune galerie Sabrier & Paunet.
Comme toujours, des expositions accompagneront le salon, à commencer par l’invité d’honneur du salon : le musée des Beaux-Arts de Reims qui, profitant de travaux de réhabilitation, accrochera une cinquantaine de feuilles issue d’une collection forte de 15 000 items. Parmi les 46 dessins sélectionnés et exposés on trouvera des œuvres de Simon Vouet, Charles Le Brun, Robert Nanteuil, Jean-François Millet, Paul Jouve, Jean Goulden, Maurice Henry, Maria-Helena Vieira Da Silva et Léonard Foujita. Mais aussi et surtout, l’incroyable série des treize portraits dû à Lucas Cranach Le Jeune, véritables photographies de personnalités de l’Allemagne protestante du XVIe siècle.
L’autre invitée d’honneur, déjà présente l’an passé, sera la Tavolozza Foundation, fondée en 2001 par la collectionneuse de dessins Katrin Bellinger. Une collection ayant pour thème l’artiste au travail. On retrouvera ici une sélection sur le thème de l’artiste et du voyage. Cette collection comprend aujourd’hui plus de 1800 dessins, peintures, gravures, photographies et sculptures, de la Renaissance à nos jours.
Et enfin, comme tous les ans, sera décerné le Prix de dessin contemporain de la Fondation Daniel & Florence Guerlain, qui distingue chaque année un lauréat parmi trois artistes sélectionnés par une commission de sept experts. Les trois nommés du Prix 2025 sont l’irlandaise Alice Maher, née en 1956, le belge Gideon Kiefer, né en 1970 et l’italien Ettore Tripodi, né en 1985.
Salon du Dessin, du 26 au 31 mars 2025
Palais Brongniart, Place de la Bourse, Paris 2e
Horaires :
Mercredi 26 mars : 12h – 20h / Jeudi 27 mars : 12h – 22h
Vendredi 28 mars : 12h – 20h / Samedi 29 et dimanche 30 mars : 11h – 20h
Lundi 31 mars : 12h – 18h.
Accès
Métro : station Bourse (ligne 3) ou station Grands Boulevards (lignes 8 et 9)
Bus : ligne 39 arrêt bourse dans un sens et Grands boulevards dans l’autre
Site du salon : ici
Site de la fondation Guerlain : ici
DRAWING NOW, LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN
Elene Usdin-Robert. Memories, 2023 © Courtoisie de l’artiste et de la galerie Barbier
Dom Simon. A Touch of Hopper III, 2024 © Courtoisie de l’artiste et de la galerie Rodler-Gschwenter
Susanna Inglada. Los Corradores, 2024 © Courtoisie de l’artiste et de la galerie Maurits van de Laar, La Haye (NL)
Pour sa 18e édition, ce salon retrouve son habituuel Carreau du Temple, un salon qui est devenu, en bientôt deux décennies, une manifestation reconnue, attendue, véritable pendant, pour le dessin contemporain, de celui de la Bourse. Il s’est internationalisé aussi et accueille 38% de galeries étrangères venues de 14 pays sur les 70 stands du salon, dont 38 % de nouvelles participations. Drawing Now peut s’enorgueillir de plus de 20 000 visiteurs l’an passé ! Et comme l’an passé, le salon se divise en trois sections. Un secteur général qui accueille des galeries déjà bien établies et qui présenteront un artiste en focus sur au moins 30% de la surface totale de leur stand.
Un second secteur appelé Insight qui permettra aux visiteurs de découvrir de nouveaux artistes, français ou internationaux, présentés en solo ou en duo par des galeries émergentes ou plus confirmées. Et enfin la section Process ouvrant la voie aux nouvelles approches du dessin contemporain. Ce secteur accueille des galeries qui présenteront un projet spécifique ou une expérimentation des voies nouvelles du dessin contemporain : vidéos, dessins animés, regards croisés entre plusieurs pratiques artistiques autour du dessin.
Ce rendez-vous de découvertes permet l’acquisition, à des prix pour certains très abordables, d’œuvres d’artistes en devenir ou émergents, mais qui a surtout pour mérite premier de présenter des artistes souvent peu vus et exposés, à côté d’autres reconnus et majeurs. Et naturellement, le 14e Prix Drawing Now sera décerné à un jeune artiste dont le travail est présenté dans l’une des galeries exposantes. L’an passé, c’est la polonaise Tatania Wolska qui fut récompensée. Elle est exposée en ce moment à l’espace Drawning Lab à Paris.
Drawing Now du 27 au 30 mars 2025
Carreau du Temple, 4 rue Eugène Spuller (3e)
Ouvert de 11h à 20h (jusqu’à 19h le dimanche)
Accès
Métro : Ligne 1 stations : Saint-Paul ou Hôtel de Ville
Ligne 8 station Filles du Calvaire
Lignes 5, 3, 8, 9 et 11 station République
Bus : Lignes 20, 56, 75 et 91 Arrêt République
Lignes 75 et 20 : Arrêt Square du Temple
Ligne 29 Arrêt Tournelles-Saint Gilles ou Payenne
Ligne 75 Arrêt Archives-Haudriettes
Ligne 96 Arrêt Saint-Claude
Site du salon : ici
Site de l’Espace Drawning Lab : ici
PARIS PRINT FAIR
Katsushika Hokusai (1760–1849). Salle Sazai au temple des cinq cents Arhats © Courtoisie de la Galerie bei der Oper, Vienne
Serge Poliakoff. Composition rouge,verte et bleue © Courtoisie de la galerie Le Coin des Arts
Henri Rivière. La Pointe de colle à Saint Briac © Courtoisie de la galerie Pia Gallo
Dernier venu, Paris Print Fair, est un salon consacré essentiellement à l’estampe. Il nous revient cette année pour sa 4e édition, suite au succès rencontré lors de ses précédentes éditions. On pouvait s’étonner qu’il n’y ait pas eu, depuis la disparition du regretté Salon de l’Estampe et du dessin en 2016, un remplaçant de ce dernier depuis près de 10 ans ! C’est donc chose faite et son succès prouve la vitalité de ce marché.
Fort de 25 galeries dont 8 étrangères, Paris Print Fair propose donc un grand choix d’estampes, appelés aussi multiples, ce terme générique qui recouvre toutes les techniques de multiplication d’une œuvre – gravure sur cuivre, bois ou acier, lithographie, sérigraphie, chalcographie, xylographie, linogravure… – dans des tirages contrôlés et encadrés, à savoir de quelques unités à plusieurs dizaines. Tous les plus grands artistes se sont prêtés à l’exercice et ont créé des œuvres originales à cette fin. Paris Print Fair présentera des œuvres allant de Bruegel et Goya jusqu’à des créations contemporaines en passant par des estampes venues du Japon et d’autres pays. L’estampe est un moyen d’accéder à des œuvres de grands, moins grands, voire émergents artistes pour un coût naturellement nettement moindre que leurs œuvres uniques sur toile ou papier.
Comme l’an passé, le Comité national de l’estampe et l’association Les Amateurs d’Estampes s’associeront pour décerner le Prix Henri Beraldi récompensant une recherche ou une publication d’excellence consacrée à l’estampe.
Paris Print Fair, du 27 au 30 mars 2025
Réfectoire du Couvent des Cordeliers
15, rue de l’École de médecine Paris 6e
Du jeudi au samedi de 11 h-20 h et dimanche de 11 h-18 h
Accès
Métro : stations Saint-Michel (ligne 4) et Odéon (Lignes 4 et 10)
Bus : arrêts Saint-Michel (lignes 21, 27, 70, 87 et 96)
ou Odéon (lignes 56, 70, 86, 87 et 96)
RER : RER B et C station Saint-Michel
Site du salon : ici
ART PARIS ART FAIR
Vincent Bioulès. Le Grand vent, 2024 © Courtoisie de l’artiste & Galerie La Forest Divonne / P. Schwartz
Shafic Abboud. Composition, 1960 © Courtoisie de l’artiste et la Galerie Claude Lemand
Eloise Labarbe-Lafon. Motel 42 San-Diego California USA, 2023 © Courtoisie de l’artiste et Polka Galerie
Avril c’est aussi le retour au Grand Palais de la 27e édition d’Art Paris, cette foire printanière, éclectique plus proche et moins élitiste que sa consœur automnale Paris + by Art Basel (ex-FIAC). Art Paris nous propose, son habituel survol de l’art moderne et contemporain, tous médias confondus. Quelques chiffres : 170 exposants (versus 136 lors de l’édition 20204), 60% de galeries françaises, 36% de nouvelles participations et 25 pays représentés. Et enfin, Art Paris draine chaque année environ 70 000 visiteurs.
La sélection 2025 se distingue, selon les organisateurs, par le retour des galeries Mennour, Semiose, Christian Berst qui rejoignent le contingent des enseignes fidèles à la foire, telles que Continua, Lelong, Loevenbruck, Meessen, Nathalie Obadia, Michel Rein, Almine Rech, Templon… La présence internationale se renforce avec l’arrivée, entre autres, de Sabrina Amrani (Madrid), Beck & Eggeling et Pasquer (Dusseldorf, Paris), Lange+Pult (Zurich, Genève), Senda (Barcelone), Rüdiger Schöttle (Munich), Tang Contemporary (Beijing), Waddington-Cus-tot (Londres), Wilde (Genève), W&K – Wie- nerroither & Kohlbacher (Vienne, New York).
Deux thématiques seront abordées par des commissaires invités, à savoir : un regard sur la peinture figurative en France, une thématique des plus actuelles quand on note, qu’effectivement, il a un grand retour de la figuration indépendamment des effets de mode. Une thématique que l’on retrouvera dans une sélection de trente artistes, parmi lesquels on retrouvera Ronan Barrot, Marion Bataillard, Vincent Bioulès, Jean-Charles Blais, Dado, Jean Hélion ou Léa Toutain entre autres. Une sélection opérée parmi les galeries participantes.
Deuxième thématique, sous le titre « Hors limites », qui, à travers une sélection de 18 artistes internationaux effectuée parmi les galeries participantes, explorera la création contemporaine sous le prisme du métissage, de l’hybridation des formes et des cultures, des allers-retours entre les origines, le genre, les parentés, l’histoire et la géographie.
À l’habitude, le secteur Promesses, dédié aux jeunes galeries ayant moins de 10 ans d’expérience, sera fort de 25 galeries dont 17 participent pour la première fois. Et enfin, ce secteur accueillera cette année 60% de galeries étrangères. On trouvera aussi un nouveau secteur dédié au design en cette année qui marque le centenaire de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et Industriels modernes. Et enfin quelques prix seront décernés – dont un nouveau prix pour les artistes femmes – et 4 expositions émailleront les 4 jours de cette importante foire de printemps.
Art Paris du 3 au 6 avril 2025
Grand Palais. 7, avenue Winston Churchill (8e).
Horaires :
Jeudi de midi à 20h
Vendredi 4 avril de midi à 21h
Samedi 5 avril de midi à 20h
Dimanche 6 avril de midi à 19h
Accès :
Métro : ligne 8 station École Militaire. Lignes 6 et 10 station La Motte Picquet-Grenelle
Bus : lignes 20, 80, 82, 87, 92 / RER C Tour Eiffel
Site du salon : ici