Ouverte enfin avec retard dû à la pandémie, cette exposition Christo et Jeanne-Claude qui devait se tenir parallèlement à son installation à l’Arc de Triomphe se transforme en hommage suite à la disparition de Christo. Une présentation prenant pour sujet les années parisiennes de l’artiste et de Jeanne-Claude qui l’accompagna tout au long de son aventure. De son installation de barils en 1962 barrant la rue Visconti à ses derniers travaux concernant son projet pour l’Arc de Triomphe, en passant naturellement par son empaquetage du Pont-Neuf, tout Christo est là en attendant sa dernière réalisation posthume à voir en septembre 2021. Une belle présentation pour accompagner notre été et même bien au-delà.
Posté le 4 juillet 2020 / Exposition à voir au Centre Pompidou jusqu’au 3 octobre 2021.
The Pont-Neuf Wrapped (Project for Paris) – [Le Pont-Neuf empaqueté (Projet pour Paris)], Dessin, 1985 © Christo 1985 / Photo : Philippe Migeat
Barils de pétrole empaquetés, 1958-1959 Collection de l’artiste © Christo 1958 / Photo : Eeva-Inkeri

Empaquetage, 1960 © Christo 1960 / Photo : Didier Guichard

Jeanne-Claude devant Mur d’assemblage à la Galerie J, Paris, 1962 © Christo 1962 / Photo : Jean-Dominique Lajoux

Purple Store Front [Devanture de magasin rose], 1964 © Christo 1964 / Photo : Wolfgang Volz

Édifice public empaqueté (Projet pour l’Arc de Triomphe, Paris), 1962-1963. Photomontage de deux photographies de Shunk-Kender © Christo 1962 / Photo : Shunk-Kender

The Pont-Neuf Wrapped, Paris, 1975-1985 [Le Pont-Neuf empaqueté, Paris, 1975-1985] © Christo 1985 / Photo : Wolfgang Volz

Par un funeste hasard, la très attendue exposition consacrée à Christo, qui devait accompagner son « empaquetage » de l’Arc de Triomphe prévu en octobre de cette année, se transforme en hommage. Christo nous a quitté le 31 mai 2020, avant donc d’avoir vu son dernier rêve, son œuvre ultime, réalisée : emballer l’Arc de Triomphe d’un beau tissu argenté comme il l’avait fait en 1985 pour le Pont-Neuf habillé sous le soleil d’un magnifique revêtement mordoré ! D’autant que, comme on le sait, Christo et sa défunte épouse Jeanne-Claude (disparue en 2009) mettaient plus de dix ans entre l’idée et la réalisation… quand celle-ci ne se heurtait pas aux refus des édiles et autres élus des endroits projetés pour leur accomplissement. Que d’énergie pour des installations aussi éphémères !
Un temps qu’ils mettaient à profit pour peaufiner leurs projets à force de dessins, d’estampes et autres photos retouchées, leur permettant d’amasser la somme nécessaire à leurs réalisations. Ce fut le cas pour le Pont-neuf, projet commencé dès 1975 et qui vit sa réalisation dix ans plus tard. De plus, Christo et Jeanne-Claude se faisaient un honneur de financer sur leurs fonds propres les mises en œuvre très coûteuses de leurs projets essaimés partout dans le monde. Un système visant aussi à écarter toutes les récriminations et autres commentaires qui auraient pu surgir le l’emploi de fonds publics à des fins trop souvent jugées inutiles.
L’Arc de Triomphe empaqueté (qui sera visible du 18 septembre au 3 octobre 2021) semble avoir été – comme la plupart de leur projet – une idée née il y a une décennie et pourtant, l’on apprend ici, que dès 1962 ils avaient projeté un « empaquetage » de l’édifice ! Ce qui pourrait paraître étonnant mais pas tant que cela si on remonte un peu aux origines de la démarche du couple.
Paris, c’est la thématique choisie par le Centre Pompidou pour nous parler, à l’aube de la réalisation de cette ultime installation, du rapport très étroit que le couple entretenait avec notre capitale. Surtout de cette période comprise en 1958 et 1964 alors qu’ils élaboraient toute la grammaire de leur démarche. La première date, celle de leur rencontre, la dernière celle de leur départ pour New York où le couple vivait dès lors. Cette première période, forte de 80 pièces constitue la première partie de la présentation.
De la Bulgarie à Paris
Christo, né Christo Vladimirov Javacheff, voit le jour le 13 juin 1935 en Bulgarie d’un père propriétaire d’une usine de chimie, expropriée par le régime communiste, et d‘une mère secrétaire de l’Académie des Beaux-Arts. Par un étonnant hasard, Jeanne-Claude Denat de Guillebon naît exactement le même jour à 4000 km de là à Casablanca au Maroc d’un père militaire ! Paris les réunira lorsque Jeanne-Claude y arrive en juillet 1957 sur les pas de son beau-père (divorcée, sa mère s’est remariée avec un général) nommé directeur de l’École polytechnique. Quant à
Mur provisoire de tonneaux métalliques – Le Rideau de fer, rue Visconti, Paris. 27 juin 1962 © Christo 1962 / Photo : Jean-Dominique Lajoux
Christo, il a quitté sa Bulgarie natale pour Prague d’abord, puis il franchit le rideau de fer caché dans un wagon de marchandises, direction Vienne, puis la Suisse où il survit en peignant des portraits de bourgeois et enfin Paris où il arrive le 1er mars 1958. Aidé par une relation faite en Suisse qui lui présente le coiffeur Jacques Dessange, et après quelques péripéties, il trouve à se loger dans une chambre de bonne, rue Saint-Senoch dans le 17e arrondissement. Chambre qui lui servira d’atelier jusqu’à son départ pour les États Unis en 1964.
Grâce à son réseau d’amis du coiffeur, il place ça et là des portraits qui lui permettant de survivre. D’entrée, l’exposition nous en présente quelques exemples signés la plupart de son vrai nom, « Javacheff ». Des œuvres dans le goût du temps, entre Pignon et Grüber, au réalisme sombre, à la facture réaliste. La ressemblance étant sûrement dans la volonté et le cahier des charges de ses clients. De cette période on lui doit même, lors de l’été en Corse en 1959, une peinture à fresque dans une chapelle privée, représentant une déposition du Christ dans une manière moderne qui semble adaptée du Gréco. Faut bien vivre…
La coiffure-connection
De son côté, Jeanne-Claude, embringuée dans des obligations bourgeoises, cherche sa voie. C’est par l’intermédiaire de son coiffeur – toujours la « coiffure-connection » – que Christo rencontre la mère de Jeanne-Claude qui lui commande son portrait. Il s’exécute par trois fois (dont l’une des versions ouvre l’exposition), pour l’un classique, les autres un brin cubisant. Le résultat plaira puisque le voilà, dans la foulée, invité dans la maison de campagne du couple. Là, il peint, tel un impressionniste sur le motif une vue de la demeure. Et tout naturellement il fait la connaissance de la fille de la famille. Cette dernière, déjà mariée (depuis trois semaines !) quitte son mari pour cet artiste tombé du ciel ! Et les tourtereaux emménagent ensemble dans un petit appartement prêté par la famille Cointreau dont Christo a brossé le portrait. Ils ne se quitteront plus. En mai 1961, un fils naîtra. Jeanne-Claude qui semblait chercher une raison à sa vie, va devenir partie prenante de son travail. Ils signeront peu après, en commun, les œuvres de leurs deux prénoms.
Portrait empaqueté de Jeanne-Claude, 1963 © Christo 1963 / Collection Museum of Contemporary Art San Diego / Photo : Christian Baur, Basel
Cherchant résolument à faire œuvre autre, à « démolir tout traditionalisme… Mon travail doit apparaître comme une démarche d’avant-garde, en exprimant la pensée et l’ambiance contemporaine » confiait-il à l’historien de l’art Burt Chernow, il se lance alors dans des recherches sur les matériaux. Il mélange papier, plastique, froisse, déchire, peint, mêle sable et poussière en des œuvres très minérales à rechercher du côté des Matériologies d’un Dubuffet qu’il aurait pu voir à la galerie Daniel Cordier fin avril 1959 à l’occasion d’une exposition sur le thème de la Célébration du sol. De ses essais, il en tire une série titrée Cratères, peu connue, qui nous est dévoilée ici. Puis, il passe de la toile aux objets avec une première série Inventaire. Pour celle-ci il innove, trouve une nouvelle voie. Sa voie. Il empaquète des boîtes de conserve, des caisses, des bouteilles et les premiers barils de pétrole, le tout ficelé dans des toiles à l’aspect goudronné et le tout souvent empilé ou posé sur des étagères ! Ce déclic lui serait venu, dit-on, d’une visite dans l‘atelier de Giacometti dans lequel il aurait vu les modèles en cours du grand sculpteur emmaillotés d’un linge humide servant à les garder humidifiées !
Une quête obsessionnelle
A-t-il alors trouvé sa voie ? Il le semble. Dès lors, dans une sorte de frénésie, de quête obsessionnelle, il empaquète tout ce qui lui tombe sous la main : poussette d’enfant, panneaux de signalisation, matelas, journaux, caddie, meuble, cheval de bois
et certains autres objets dont la forme de leur empaquetage ne permet pas de deviner ce qu’ils cachent. Il ira jusqu’à faire de même avec les modèles (vivants) d’Yves Klein qu’il emmaillote et ficelle ! Seules, naturellement, restent quelques photos présentées dans l’exposition. Il se sert tout d’abord pour ses empaquetages d’un tissu dont la matérialité, la couleur, le grain, la brillance ou non ainsi que les cordes et ficelles sont choisis avec soin et servent l’œuvre. Dans le courant de l’année 1960, il découvre un nouveau matériau, le polyéthylène, un plastique dont la transparence laisse deviner l’objet que pour mieux en appréhender les contours. Ce matériau moderne sera utilisé en particulier pour l’empaquetage de statues et de modèles vivants.
Ce concept, qu’il décline à loisir, consiste à donner aux objets une autre apparence, à en modifier leur banalité en accaparant notre regard, nous astreindre à les reconsidérer au-delà de leur quotidienneté. Il sera dès lors ce qui le signera au mieux. Certains de ces empaquetages restent mystérieux, leur forme extérieure ne trahissant en rien leur contenu qu’il ne dévoilera surtout pas. Et c’est dans sa chambre exiguë qu’il bricole, empiétant dans le couloir de son sixième étage et stockant ses œuvres dans la cave mise à sa disposition dans l’immeuble bourgeois qu’habitent les parents de Jeanne-Claude, avenue Raymond-Poincaré dans le 16e arrondissement.
Rue Visconti, première sortie
Très vite il sort de l’espace réduit de son « atelier » et prenant pour raison l’érection, en août 1961, du mur qui sépare la ville de Berlin en deux, il empile, du 27 juin au 3 juillet 1962, dans l’étroite (3,8m de large !) rue Visconti à Paris, un mur de 89 barils, une installation bricolée en catimini le soir entre 21 heures et 22 heures sans, naturellement, les autorisations adéquates !
C’est là le premier pas de réalisations in situ qui, peu à peu, prendront de plus en plus de résonance, d’espace, de volume dans des réalisations, que l’on aurait pu penser alors nées dans la tête d’un illuminé, et qui forgent son identité plasticienne. « Arman, Christo, Deschamps et Raysse ont en commun de créer leur poétique par l’accumulation d’objets… Christo, lui, a été frappé par la beauté polychrome des fûts métalliques entassés dans les docks. Il a voulu reconstituer ces monuments temporaires en barrant un soir la rue Visconti… soudain transformée en un quai pour débardage » écrit Michel Ragon en mars 1963. Le baril, et ce jusqu’à nos jours (cf. la mastaba de Londres sur le lac Serpentine en 2018 faite d’un empilement… de 7500 barils de pétrole !) restera l’un des marqueurs – au même titre que ses empaquetages – de son
Petit cheval empaqueté, 1963 © Christo 1963 / The Private Collection of the late Jan Van der Marck, États-Unis / Photo : Dirk Bakker
travail. « Je trouvais que les barils de pétrole ressemblaient déjà à des sculptures… Les tâches d’huile, les couleurs délavées, la rouille, les bosses – Je les trouvais fascinants, très beaux, car ils faisaient “vrais”. » dit-il.
Un coup médiatique réussi !
Dès 1961, quelques galeries d’avant-garde le présentent à Lisbonne, Paris ou Cologne, celles qui n’hésitent pas par passion à exposer les formes les plus contemporaines de l’art (sans toutefois souvent de véritables retours sur investissement). Inutile de dire que ce geste duchampien qu’est le Mur provisoire de tonneaux métalliques – Le Rideau de fer, rue Visconti, Paris (intitulé exact de cette première) fait jaser, attire la presse – dont le mythique (Warhol dixit) Pierre Restany, l’initiateur des Nouveaux Réalistes, le critique absolu de la scène contemporaine d’alors, dans ce joyeux capharnaüm qu’est la période des 30 Glorieuses.
Le Paris de ces années-là se réjouit de tout et pour un rien, tout est prétexte à faire la fête dans ce Quartier Latin voué aux galeries naissantes (le mur de Christo rue Visconti fut érigé sous l’égide de la Galerie J), aux vernissages très courus, aux extravagances des étudiants des Beaux-Arts et aux happenings délirants à l’image des Anthropometry d’Yves Klein et des expositions Plein et Vide de la galerie d’Iris Clerc entre autres. « Paris est une folie » écrira-t-il à ses parents en 1958. Une scène parfaitement racontée par la regrettée Anne Tronche (L’art des années soixante, chroniques d’une scène parisienne, Éd. Hazan, 2012).
Cette première prestation, très médiatisée, ouvre à Christo et Jeanne-Claude de nouvelles portes et cette année 1962 les voit exposés pour la première fois aux États Unis chez Sidney Janis, l’une des plus prestigieuses galeries de New York, celle de Rothko, Pollock et Motherwell ! Dès lors tout s’accélère et délaissant un moment les barils, il entame une nouvelle série intitulée Vitrine qui consiste, comme son nom l’indique, d’empaqueter ou d’occulter des maquettes de vitrines de magasin ou de vitrines de présentation. La folie des empaquetages est alors poussée à l’extrême avec des motos et même des mannequins sur un lit. Des œuvres qu’il essaime dans
The Arc de triomphe, Wrapped Project for Paris, Place de l’Étoile – Charles de Gaulle [L’Arc de triomphe empaqueté Projet pour Paris, Place de l’Étoile – Charles de Gaulle]. 2018 – 2019 © Christo 2018 – 2019 / Photographie par Wolfgang Volz, carte dessinée à la main et ruban / Photos : André Grossmann
beaucoup de galeries européennes, voire même pour des prestations – happenings – en direct. Mais il lui semble temps de passer à autre chose comme le laisse voir ce dessin d’un photomontage daté d’octobre 1963 montrant l’École militaire ou encore l’Arc de Triomphe empaquetés ! L’Arc de Triomphe ! Un désire donc vieux de six décennies !
Passer à une autre échelle : le Pont-Neuf !
Un premier galop d’essai, en février 1964, le voit empaqueter la statue Le Printemps sur l’esplanade du Trocadéro. Il ne reste naturellement de cette expérience – sûrement faite à la va-vite et en catimini – qu’une photo où on le voit à l’œuvre. Une autre idée, est dévoilée ici pour la première fois avec le dessin d’un projet visant à faire de même avec la statue équestre de Louis XIII place des Vosges. Un autre projet, présenté au CNAC en décembre 1969, propose d’empaqueter les arbres des Champs-Elysées. Projet qui rejoint les autres dans les cartons. Mais pour un vrai projet, grandiose, incommensurable, gonflé aussi, il jette son dévolu sur le Pont-Neuf ! Un projet architectural et monumental ! Le hors norme ne lui fait pas peur assurément et le voilà qui tente dès 1975 de convaincre les édiles parisiens et étatiques de la grandeur de son projet.
Empaqueté certes, mais pas n’importe quoi à cette échelle ! Christo perçoit le potentiel non seulement architectural des monuments sur lequel il se projette mais aussi et surtout leur rendu sculptural, plastique une fois enveloppés. Il imagine ainsi l’accord avec l’espace dans lequel il déploie son projet, élément qui va se conjuguer à merveille avec le lieu comme dans Valley Curtain (où il barre en 1970 une vallée dans le Colorado d’un
immense rideau orange) ou encore Running Fence (un rideau de 37 km tendu en Californie en 1976) ou Surrounded Islands à Miami en 1983 consistant à entourer 11 îlots d’un tissu rose pimpant ! Ces réalisations ne concernant pas Paris sont à peine évoquées en toute fin de l’exposition.
40 000 m2 de toiles !
En une exposition-dossier de 300 pièces la deuxième partie de l’exposition est donc entièrement consacrée à l’empaquetage du Pont-Neuf, sous le titre exact de The Pont-Neuf Wrapped, Paris, 1975-1985. Une partie comprenant films, extraits d’actualité, dessins, photos, maquettes relatent l’événement qui nécessita 40 000 m2 de toile, 12 tonnes de câbles d’acier, 300 professionnels spécialisés dirigés par 12 ingénieurs, quelques hommes-grenouilles et des guides venus de Chamonix ! Résultat : une réappropriation du monument dont la toile mordorée renvoie des reflets changeants selon la course du soleil pour terminer en apothéose au soleil couchant. Eblouis, les spectateurs envahiront, tout au long de la journée ce plus vieux pont en pierre de Paris. Des télévisions venues du monde entier et plus de trois millions de visiteurs en 12 jours arpenteront l’édifice ! Inutile de préciser qu’aujourd’hui, à l’ère des médias tous azimuts et des réseaux sociaux, l’empaquetage de l’Arc de Triomphe devrait avoir une répercussion encore plus impressionnante !
Toute à la fois didactique et passionnante, l’exposition nous permet une véritable plongée dans l’art et l’œuvre du couple d’artistes le plus singulier de dernières décennies, tenace, doué d’une volonté d’airain pour offrir à nos yeux émerveillés une autre vision du monde. Gaie, colorée, vivante, humaine. Les vraies raisons de l’importance de l’art.
Centre Pompidou, place Georges Pompidou (4e).
À voir jusqu’au 3 octobre 2021
Tous les jours sauf le mardi de 11h à 21h (fermeture des caisses à 19h30)
Accès :
Métro : Rambuteau (ligne 11), Hôtel de Ville (lignes 1 et 11), Châtelet (lignes 1, 4, 7, 11 et 14)
RER : Châtelet Les Halles (lignes A, B, D)
Bus : 29, 38, 47, 75
Site de l’exposition : www.centrepompidou.fr
Catalogue :
Christo et Jeanne-Claude. Paris !
Sous la direction de Sophie Duplaix
Broché, 256 pages, 400 ill. env. 39,90 €
Existe une édition limitée à 450 exemplaires, accompagnée d’une estampe numérotée et signée par Christo. 200 €