SOULAGES. D’UNE RIVE A L’AUTRE, PAR MICHAËL DE SAINT-CHERON ET MATTHIEU SEGUÉLA

Ce mois-ci, le gouvernement japonais a annoncé l’attribution à Pierre Soulages – qui fêtera ses 101 ans le mois prochain – de l’Ordre du Soleil-Levant (ordre créé par l’empereur Meiji en 1875 pour récompenser des mérites exceptionnels) pour « sa contribution à la promotion des échanges culturels entre le Japon et la France dans le domaine artistique ». Cette très haute distinction met en lumière le rôle joué par le peintre qui entretient avec le Japon une longue et féconde relation. Dès 1951, une de ses toiles y est exposée et six ans plus tard, le Grand prix de la Biennale d’art de Tokyo lui est attribué.
L’année suivante, il réalise son premier voyage avec son épouse Colette et rencontre calligraphes et intellectuels. À cette occasion Michaël de Saint Cheron et Matthieu Séguéla republient chez Actes Sud « Soulages, d’une rive à l’autre », leur ouvrage qui trace un triangle d’or entre l’art de Soulages, l’Afrique noire et le pays du Soleil-Levant. Cet ouvrage, en plus d’analyser le parcours du peintre, sa démarche, sa philosophie et ses rencontres, mais aussi cet outrenoir, cette interrogation développée par le peintre qui associe à sa couleur fétiche, le jeu de lumières qui l’accompagne et donne au noir ses multiples rayonnements, « cette quête obstinée de la lumière dans la matière picturale » comme le définissent les deux auteurs.
Auteurs qui prennent la relève des études sur le plus grand peintre français vivant, après la disparition de Pierre Encrevé l’an passé, auteur et chercheur qui a défriché pendant un demi-siècle l’œuvre de Pierre Soulages et à qui l’on doit les tomes de son catalogue raisonné. Un bel ouvrage qui ne s’ajoute pas à tous ceux existant, mais est une belle réflexion et une nouvelle approche de l’œuvre du « trésor vivant » qu’est Pierre Soulages. Un bel ouvrage, un cadeau parfait !