Il y a deux siècles, en mai 1821, mourrait Napoléon sur l’île de Sainte-Hélène. Et loin de le faire oublier, cet exil semble avoir surtout renforcé son aura au point qu’il truste, avec Marie-Antoinette, la première place comme figure la plus connue de notre Histoire. Pour commémorer cet anniversaire, pas moins de trois expositions d’importance nous sont proposées. Une exposition fleuve sur l’homme, sa vie et son parcours à la Grande Halle de la Villette. Au Musée de l’Armée, on nous parle de ses derniers moments et de ce qui s’ensuivit. Et enfin, dans son château de cœur à La Malmaison, on vient nous éclairer sur la représentation et la diffusion de son image qui fit tant pour la construction du mythe. Napoléon n’est pas mort…
« Napoléon L’exposition » à la Grande Halle de la Villette jusqu’au 19 décembre 2021.
L’exposition « Napoléon n’est plus » au Musée de l’Armée jusqu’au 31 octobre 2021.
L’exposition « Napoléon aux 1001 visages » au musée du château de Malmaison jusqu’au 6 septembre 2021.
Posté le 24 juin 2021
Carl von Steuben, Napoléon sur son lit de mort. Vers 1828 (Exposé au Musée de l’Armée) ©,Arenenberg, Napoleonmuseum Thurgau
Pour paraphraser le mot d’Henri III devant la dépouille du duc de Guise (qu’il venait de faire assassiner sous son ordre), on peut dire de Napoléon qu’il est, lui aussi, « encore plus grand mort que vivant. ». Ou du moins aussi grand. Il est vrai que l’Empereur truste, avec Marie-Antoinette, la première place dans le souvenir mémoriel des Français. Mais à contrario de la pauvre épouse de Louis XVI, qui semble rallier tous les suffrages, l’aura de Napoléon (dont c’est le prénom, ce que l’on oublie souvent en en faisant son nom) déchaîne les passions et scinde en deux camps ses admirateurs comme ses contempteurs.
Les premiers voient en lui le promoteur de la France moderne, l’instigateur du Code civil sur lequel nous vivons (en partie) encore, sans oublier l’aura et la grandeur de la France sous son règne. Les autres mettent en avant son rétablissement de l’esclavage, ses guerres et conquêtes semant trouble et malheur dans toute l’Europe et certains vont même jusqu’à parler de dictateur.
Napoléon divise, mais Napoléon est toujours là. « Parlez de moi en bien ou en mal l’essentiel c’est parler de moi » disait Léon Zitrone (qui se souvient de lui ?), une citation que l’on peut appliquer à Napoléon sauf qu’il n’est plus là pour s’en soucier. Enfin, presque plus là puisque les châteaux qu’il habita, les champs où il batailla, les reconstitutions historiques, les ventes aux enchères de souvenirs qui font salle comble plusieurs fois l’an, les collectionneurs d’artéfacts sont légion et pas seulement en France et enfin aussi… en soldat de plomb ! La soldatesque de son armée comme ses maréchaux ou lui-même font toujours partie des figurines qui se vendent le mieux ! Un mythe à qui beaucoup vouent un véritable culte !
Oui, Napoléon divise, il est vrai et il n’y a qu’à voir et entendre tout ce qui s’est dit autour de cette commémoration (célébration diront certains…) des 200 ans de sa disparition en mai 1821 pour se rendre compte qu’il ne laisse pas indifférent.
Quoiqu’il en soit, trois expositions viennent nous le rappeler et le remettre en lumière.
NAPOLÉON, L’EXPOSITION FLEUVE
Louis-François Lejeune, Bataille des Pyramides, 21 juillet 1798, 1806 © Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon / Dist. Rmn – Grand Palais / Jean-Marc Manaï
Gros Antoine-Jean, Bonaparte Ier consul, 1802 © Paris, musée de la Légion d'Honneur / Rmn - Grand Palais / Gérard Blot

Bivouac de l’Empereur Napoléon Ier, modèle de 1808 © Mobilier national, photo Isabelle Bideau

Jean-François Chalgrin et François-Honoré Jacob-Desmalter, Trône de l’Empereur Napoléon 1er,1804-1805 © Sénat de la République française / G. Butet

Epée du Premier consul puis de l’Empereur, dite épée «du sacre» © Rmn - Grand Palais (château de Fontainebleau) / Sylvie Chan-Liat

Antoine-Jean Gros, Bonaparte au pont d’Arcole, 1796 © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux

Vincenzo Vela, Les derniers moments de Napoléon Ier à Sainte-Hélène, 1866 © château de Versailles, Dist. Rmn - Grand Palais / Christophe Fouin

À la Grande Halle de la Villette, est présentée l’exposition que l’on pourrait qualifier d’officielle en cette année de commémoration. Une exposition qui se veut didactique, explicative, « ouvrant le débat » comme l’explique Didier Fusillier, aux commandes de la Halle. Une manière de répondre aux détracteurs d’autant que le volet qui fâche, celui de l’esclavage, n’est pas mis sous le tapis. Puisque des débats permettront des confrontations avec Patrick Chamoiseau et la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage.
Napoléon oui, mais surtout pas de gloire, ni de célébration. On est presque, ici, dans un cours d’Histoire. À l’arrivée, il s’agit surtout de présenter les artéfacts d’un parcours avec force peintures, objets, documents, meubles, orfèvrerie, etc. Pour preuve de la grandeur toute impériale de l’exposition, tous les grands musées et châteaux ont été mis à contribution : le Louvre, la Malmaison, Fontainebleau, Versailles, le Musée de l’Armée et de nombreux collectionneurs.
De Brienne à Waterloo
Didactique aussi la présentation qui met ses pas dans ceux de l’Empereur d’une manière à la fois chronologique et thématique. Des années d’apprentissage au collège militaire de Brienne ; puis, comme soldat de la Révolution, pendant les campagnes d’Italie (1796) et d’Égypte (1799) et son apport scientifique. Quittant l’armée pour un destin politique, s’ensuivent le coup d’État du 18 brumaire et le Consulat qui nous amènent tranquillement (si on peut dire) à l’avènement de l’Empire jusqu’à son déclin, déclin illustré par deux échecs militaires : la campagne d’Espagne (1808) et la campagne de Russie (1812). Et enfin un premier exil à l’île d’Elbe d’où il revient pour ces Cent-Jours qui se solderont par sa chute définitive après la bataille de Waterloo en 1815. La suite nous est contée au Musée de l’Armée. Des excursions thématiques nous permettent aussi d’étudier des relations plus centrées sur l’homme et le personnage. À savoir : Napoléon intime, ses femmes
Jacques-Louis David, Bonaparte, Premier consul, franchissant le Grand-Saint-Bernard le 20 mai 1800, 1802 © Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon / Rmn, Franck Raux
Joséphine puis Marie-Louise et son fils légitime, le roi de Rome. Une page avec un ton plus politique est proposée avec une évocation du chef de guerre et sa conquête de l’Europe et des pays conquis, à la tête desquels il place ses sœurs, frères et certains fidèles.
Reconstitution et scénographie ambiance empire, salle du trône, vêtements de cour, effets personnels, mais aussi matériel de guerre et de bivouac, le tout relayés par des tableaux tout à la gloire de l’Empereur. Pourtant, l’exposition qui semble se défendre de glorifier cette période, se voulant seulement comme historique… ne réussit qu’à moitié, tant il est vrai qu’alors, la France présentait le visage triomphant dont les feux ont réussi à parvenir, tout aussi éclatants, jusqu’à nous.
NAPOLÉON N’EST PLUS
Jean-Baptiste Mauzaisse, Napoléon. Allégorie, 1833 © RMN-Grand Palais, musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau / Daniel Arnaudet
François Edme Ricois, Tombeau de Napoléon à Sainte Hélène dans la vallée du Géranium © Jean Harixçalde, Ville d'Ajaccio

Masque mortuaire de Napoléon, 1821 © Rmn - Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / André Martin

Testament de Napoléon Ier © Archives nationales (France)

Lit sur lequel est mort Napoléon Ier à Sainte-Hélène, dit « lit Murat » © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Pascal Segrette

De Rossi d’après Horace Vernet, Napoléon sortant de son tombeau, 1869 © Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / É. Cambier

Boîte contenant les clefs du cercueil de Napoléon Ier, 1840 © Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / É. Cambier

C’est à la fin de cette histoire et ses suites auxquels nous convie le Musée de l’Armée qui nous présente donc les derniers instants de l’Empereur et l’éclosion du mythe. On ne pouvait espérer meilleur lieu que celui qui conserve en son sein son tombeau. Nous sommes donc le 5 mai 1821 à 5h49 de l’après-midi, autour d’un simple lit de camp dans cette maison loin des feux de l’Empire, sur l’île de Sainte-Hélène. Une simple demeure nichée sur cet îlot perdu dans l’immensité de l’Océan Atlantique, abrite une poignée de fidèles qui, ce soir-là, veillent sur celui qui a régné sur l’Europe. Étrange destin pour cet homme vénéré ou honni par tant et veillé par si peu. Une soirée qui le fait entrer dans la légende et inscrit son nom au firmament.
Mais commence aussi ce soir-là, une épopée qui part d’une simple pierre tombale entouré d’une chiche barrière pour se terminer en grande pompe sous le dôme des Invalides dans un somptueux catafalque de quartzite rouge sang – renfermant six cercueils emboîtés comme des poupées russes – et devant lequel viennent toujours s’incliner de très nombreux visiteurs venus du monde entier. C’est ce parcours qui nous est conté ici et qui extrapole sur la construction du mythe, les mystères et l’épisode politique de cette mort et de cet homme dont peu ont cette aura dans l’Histoire.
De la tombe au tombeau
Tout ici nous est décrit par le menu. La cause de la mort causée par un ulcère qui lui fit, pense-t-on, garder sa main dans son gilet comme aime le montrer ses nombreux portraits. Un homme seul sur un rocher qui a enthousiasmé de nombreux romantiques à coup d’écrits et de peintures. Ah la belle image ! On nous parle aussi de la vie à ses côtés en exil, lui qui a tenté de conserver un peu de la pompe impériale. Et cette veillée funéraire avec, autour de lui, ses derniers compagnons,
Horace Vernet, Napoléon sur son lit de mort, 5 mai 1821, 1826 © Musée de la Légion d’honneur, Paris
fidèles serviteurs de sa personne comme ensuite de sa mémoire, l’accompagnant dans ses derniers instants.
L’autopsie qui confirmera les ravages mortels de l’ulcère est suivi de la prise du masque mortuaire qui sera ensuite dupliqué à une échelle quasi industrielle. Entretenir le mythe toujours. Puis cette première tombe creusée dans une chatoyante vallée, ombrée de saules pleureurs, et qui devient un lieu de culte encore de nos jours !
L’histoire se déroule avec le « retour des cendres », le rapatriement du corps de l’Empereur en France en 1840 sous l’égide de Louis-Philippe et avec l’assentiment du Parlement. La chose se fait en grande pompe avec char funèbre et immense décorum. Les Invalides sont choisis comme lieu de son dernier (et éternel) repos même si ont été évoqués la colonne Vendôme, au sommet de laquelle il trône en statue, la basilique de Saint-Denis où repose les rois de France voire la Corse sa patrie de naissance. Avec son installation aux Invalides, il va même s’accaparer l’endroit, chassant de la mémoire du lieu, Louis XIV qui pourtant en fut l’instigateur.
Pour le tombeau, un concours est lancé, des projets soumis et c’est finalement, après 20 ans (nous sommes bien en France !) de tergiversations que le projet présenté par l’architecte Louis Visconti est adopté. Le monumental tombeau est enfin achevé en 1861 et installé sous le dôme où, depuis, on peut sinon l’admirer, du moins le contempler. Tout est en place pour que le mythe perdure.
Mais aussi…
À noter aussi que le Musée de l’Armée a organisé un parcours d’art contemporain en parallèle à l’exposition Napoléon n’est plus. Pour ce faire le musée a convié une trentaine d’artistes contemporains (de Marina Abramović à Yan Pei-Ming) qui, au travers de leurs œuvres, nous offre un regard actuel sur cette figure historique qui a transcendé les époques.
Et enfin, du 7 juillet au 27 août, le musée nous propose dans le cadre de ses Nuits aux Invalides, une promenade nocturne consistant en un spectacle afin de redécouvrir les pans de la vie de l’Empereur qui ont forgé la « légende napoléonienne » (réservation ici)
NAPOLÉON AUX 1001 VISAGES
Louis Ducis, Napoléon sur la terrasse de Saint-Cloud, 1810. Avec son fils, le Roi de Rome, sur ses genoux et entouré de ses neveux et nièces © Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon / Dist. RMN-Grand Palais, Christophe Fouin
Louis Albert Guislain Bacler d’Albe Portrait du général Bonaparte, 1797 © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / André Martin

Charles Jacques Lebel , Le Premier consul visite l’hospice du Mont Saint-Bernard le 20 mai 1800 © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Chambre de Napoléon © photo : Amand Berteigne

Boîte avec une miniature sur ivoire au portrait de Napoléon. © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Franck Raux

Antonio Canova, Buste de Napoléon © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Michel Urtado

Anonyme, Napoléon à tête d’aigle, vers la seconde moitié du XIXe siècle © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Franck Raux

Et enfin, un tour au château de la Malmaison s’impose. La Malmaison est surement le lieu le plus intime de l’Empereur. Le lieu de cœur assurément. On nous y présente une très intéressante exposition sur la représentation de Napoléon, son portrait, tel qu’il a été reproduit en peinture, gravure et autres et comment cela a concouru à la création de son aura dans la société et les esprits.
Pourquoi la Malmaison ? Parce que c’est sûrement le château qui garde le plus son empreinte. Plus que les Tuileries à Paris, sa résidence officielle ou le Trianon de Versailles, qu’il fit pourtant réaménagé pour l’impératrice, La Malmaison, son château intime, est indissociable de Napoléon comme Versailles de Louis XIV.
Datant (dans son architecture actuelle) du XVIIe siècle, agrandi, modifié au cours des siècles, il est acheté en 1799 par Joséphine de Beauharnais, l’épouse de Napoléon qui, le reprend à son compte et le fait rénover dans le goût de l’époque. Bien qu’il décide en 1804 de choisir le château de Saint-Cloud pour une raison de prestige, il reviendra souvent là (même lors des Cent-Jours), rendre visite à Joséphine, qui y habite et dont il a divorcé en 1809.
Toute une bimbeloterie
On ne pouvait donc trouver meilleur endroit pour y célébrer l’image de Napoléon. Cette image ancrée à jamais dans l’imaginaire de beaucoup et ce, avant tout, par sa volonté propre quand on sait combien il était soucieux de son image et de sa promotion afin de bien asseoir son pouvoir. Sa silhouette ronde, sa main dans le gilet, son front dégarni, son bicorne et sa redingote. Les icônes du mythe transportées par les innombrables représentations. Tout est bon pour se faire : tableaux et gravures naturellement, mais aussi toute une bimbeloterie – on dirait aujourd’hui des produits dérivés – en or, argent avec des miniatures peintes sur porcelaine ou gravées, qui sont souvent comme des reliques chargées d’ancrer l’image et de la populariser. On nous en présente ici près d’une centaine prêtée par de grandes institutions allant de l’officier fougueux des guerres révolutionnaires aux caricatures et satyres de la fin en passant par les représentations de l’Empereur au sommet de sa gloire, le soldat comme le père, le souverain proche de son peuple comme de ses soldats et bon nombre de simples portraits. Tout est bon pour orner tabatières, pièces de monnaie, médailles, vaisselle sans oublier les peintures, dessins, gravures
Isabey Jean-Baptiste, Bonaparte, Premier consul, à Malmaison, 1801 © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Gérard Blot
et les bustes à l’antique qui font de lui le digne héritier des empereurs romains. Comme le rappelle Isabelle Tamisier-Vétois, conservatrice du château de Malmaison et Bois-Préau et commissaire de l’exposition : « pour répondre au souhait de Bonaparte, rapporté par le peintre Delécluze, le visiteur devra rechercher dans cette présentation « l’âme plutôt que les traits » ».
EXPOSITION NAPOLÉON
Jusqu’au 19 décembre 2021.
Grande Halle de La Villette
211 Avenue Jean Jaurès 75019 Paris
Ouvert tous les jours de 10h à 19h
Accès :
Métro ligne 5 :Porte de Pantin
Tramway 3b : Porte de Pantin
Bus 75 et 151 : Porte de Pantin
Site de l’exposition ici
Catalogue :
Éditions de la Rmn – Grand Palais, Paris, 2021
272 pages, 200 illustrations, 25 €
NAPOLÉON N’EST PLUS
Jusqu’au 31 octobre 2021.
Hôtel national des Invalides
129, rue de Grenelle – 75007 Paris
Ouvert tous les jours de 10h à 18h
Nocturne le mardi jusqu’à 21h
Accès :
Métro ligne 8 : La Tour-Maubourg. Ligne 13 : Invalides
RER C : Invalides
Site de l’exposition ici
Catalogue :
Co-édition Musée de l’Armée et les Éditions Gallimard.
296 pages, 320 illustrations, 35€
NAPOLÉON AUX 1001 VISAGES
Jusqu’au 6 septembre 2021
Musée national des Châteaux de Malmaison et Bois-Préau
Avenue du château de Malmaison 92500 Rueil-Malmaison
Ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h45 (18h15 le week-end)
Accès :
RER ligne A, métro ligne 1, SNCF : arrêt La Défense,
Puis autobus 258 arrêt : Le Château
En voiture par la RN13 à 12 km de Paris
Site de l’exposition ici
Catalogue :
Éditions Faton
164 pages, 100 illustrations, 21,00 €