Le château de Versailles nous propose d’aller à la rencontre de Louis XV, un roi encore trop méconnu. Coincé entre le flamboyant Louis XIV et Louis XVI qui doit beaucoup de son aura à la Révolution, Louis XV est loin d’être un roi sans réelle envergure ni passions, et non seulement celle de ses maîtresses et favorites ce à quoi il est souvent réduit dans la mémoire collective. On y découvre ici, dans un Versailles qui le vit naître et mourir, un roi à l’affût des avancées et des arts de son temps, s’intéressant autant aux découvertes scientifiques, qu’à l’astronomie, à la botanique et l’architecture. Une magnifique réhabilitation d’un roi à (re)découvrir.
Exposition Louis XV au château de Versailles, jusqu’au 19 janvier 2023
Attribué à Nicolas de Largillière et atelier, Madame de Ventadour avec le roi Louis XIV et ses héritiers, vers 1715. De gauche à droite : Mme de Ventadour, le tout jeune futur Louis XV, Louis, le Grand Dauphin fils de Louis XIV, assis Louis XIV et debout le duc de Bourgogne dit le Petit Dauphin © Londres, Trustees de la Wallace Collection / château de Versailles / Christophe Fouin
Jean-François de Troy. Double portrait de Louis XV et de Marie-Anne-Victoire, infante d'Espagne, 1723 © Florence, Palazzo Pitti / Akg-images / Nimatallah

Antoine Coysevox , Louis XV enfant, à l’âge de cinq ans, 1716 © New York, The Frick Collection

Jean-Marc Nattier, Marie Leszczynska, reine de France, 1748 © Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon / Ph.: D.R.

François-Hubert Drouais, Madame Pompadour à son métier à tisser © Londres National Gallery. Du même, Madame Du Barry en muse © Chambre de commerce et d’industrie de Versailles. Ph. : D.R.

François Boucher, L'Odalisque, 1743 © Reims, musée des Beaux-Arts / RMN Gd Palais / Th. Ollivier

Vue in situ d'une partie de la galerie des portraits des ascendants et descendants de Louis XV © Ph.: D.R.

Globes mouvants céleste du cabinet de Physique et d’Optique du Roi au château de la Muette (1702-1769) © Bibliothèque de l’Observatoire de Paris

Carle Van Loo, La Chasse à l’autruche, 1738 © Amiens, musée de Picardie

Arnaud Vincent de Montpetit, Louis XV, 1774 © Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon / RMN Gd Palais / C. Fouin

Antoine-Robert Gaudreaus et Jacques Caffieri, Commode de la chambre de Louis XV à Versailles, 1739 © Trustees de la Wallace Collection, Londres / Ph. : D.R.

La bibliotheque du dauphin © © château de Versailles / T. Garnier

Chambre de l'appartement de Mme Du Barry © Château de Versailles / Ph.: D.R.

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Que sait-on réellement de Louis XV (1710-1774) ? Peu de choses en fait. Trois rois se sont succédés dans la courte période de la splendeur royale de Versailles qui va de 1682 – lorsque Louis XIV décide d’y installer sa cour après deux décennies de travaux pour transformer le simple pavillon de chasse de son père Louis XIII en ce château que nous admirons aujourd’hui – jusqu’au départ de Louis XVI le 6 octobre 1789. Soit à peine plus d’un siècle d’occupation royale. Si Louis XIV est né à Saint-Germain-en-Laye et meurt là, Louis XVI y est né, mais est mort, comme on le sait, à Paris. Louis XV, lui est le seul roi né et mort à Versailles.
Coincé entre Louis XIV le flamboyant et Louis XVI un brin falot qui s’inscrivit dans la mémoire collective grâce (ou plutôt à cause) de la Révolution, le règne de Louis XV semble présenter peu d’aspérité. Ce que vient démentir cette très belle exposition (forte de plus de 200 pièces), qui remet en lumière et surtout à sa juste place, ce roi injustement oublié, surnommé le « Bien-aimé » au début de son règne et le « Mal aimé » à la fin. Mais qui est Louis XV et que retenir de son règne ? Sinon « Un moment de perfection de l’art français » pour reprendre la belle formule de Giscard d’Estaing lors d’une exposition consacrée à ce roi en 1974. Retrouver ici Louis XV dans ce château qui fut celui de sa vie, lève le voile sur ce Bourbon par trop méconnu.
Louis XV et Versailles. Mais que représente le château à ses yeux ? On peut considérer que ce lieu, pour lui, porte le destin tragique d’obsèques continuels, de veillées funèbres et de cortèges de noir drapés. « Louis XV naît sous le signe de la mort – constate Hélène Delalex, conservatrice du patrimoine au château de Versailles – il est le seul rescapé d’une effroyable hécatombe qui décima en moins de deux ans trois générations d’héritiers au trône ». En effet, en quelques années, la Camarde enlève du trône trois descendants directs de Louis XIV. D’abord Monseigneur dit Le Grand dauphin qui disparaît en avril 1711. L’année d‘après, en février 1712, c’est au tour du fils du précédent, appelé Petit dauphin, qui laisse donc la place à son tout jeune frère qui ne vivra que 19 jours. Et encore, le tout jeune et futur Louis XV l’échappe belle puisqu’il tombe malade à l’âge de deux ans de la rougeole. Les Diafoirus de la cour, qui n’ont pu sauver le frère aîné – certains pensent même qu’à force de saignées, ils auraient causés son décès – manifestent l’envie de prendre en charge cet ultime descendant du Roi Soleil. Mais Mme de Ventadour, gouvernante des enfants de France (un tableau par Nicolas de Largillière, nous la montre aux côtés de Louis XIV et de ses héritiers, dont le tout jeune futur Louis XV) s’y oppose et va s’occuper du malade jusqu’à sa guérison totale ! Le trône est sauvé. Sur son lit de mort, dans les dernières recommandations du Roi-Soleil à son tout jeune successeur, on peut lire : « N’oubliez jamais les grandes obligations que vous avez à Madame de Ventadour ».
Et donc, c’est à son tour d’être dauphin à l’âge de deux ans. À cinq ans, à la mort de son grand-père, Louis XIV, il accomplit ses premiers gestes royaux en présidant la messe de requiem puis
Hyacinthe Rigaud, Louis XV, roi de France, 1715-1717 © Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon / RMN Gd Palais / G. Blot
il assiste à un lit de justice et reçoit les ambassadeurs venus présenter leurs condoléances. Il est pris en charge par un précepteur, l’abbé Perot, qui lui apprend à lire, à écrire et lui donne des notions d’histoire et de géographie. Après une régence exercée par le duc d’Orléans – fils du frère de Louis XIV – Louis de France titré duc d’Anjou, est couronné le 25 octobre 1722 sous le titre de Louis XV, ouvrant un long règne de plus de 50 ans. Pour la suite, il aura une dizaine d’enfants, dont deux fils qui mourront avant lui. L’un à l’âge de 3 ans et l’autre, en 1765 à l’âge de 36 ans, mais qui aura eu le temps d’avoir trois fils qui tous trois régneront. L’aîné sera couronné sous le nom de Louis XVI, les deux autres deviendront Louis XVIII et Charles X. On imagine donc l’enfance du jeune Louis XV qui, en l’espace de quelques années, voit disparaître un grand nombre de parents – dont son grand-père Louis XIV auquel il était très attaché – auxquels on peut ajouter tous les autres enfants royaux dont beaucoup décèdent en bas âge. Versailles, on l’imagine, se paraît souvent de noir.
Fiancé à 11 ans !
Côté cœur, le dauphin, futur Louis XV, fut fiancé dès son plus jeune âge, à 11 ans, pour des raisons politiques à l’habitude, avec Marie-Anne-Victoire d’Espagne âgée alors de… 3 ans. La jeunette fut confiée à Madame de Ventadour afin de parfaire son éducation. Fiançailles rompue 4 ans plus tard, car elle fut jugée trop jeune pour assurer rapidement une descendance royale. Toujours la peur de cette épée de Damoclès qui emportait souvent et de façon inattendue les prétendants au trône. D’autant qu’à tout juste quinze ans, le jeune Louis XV tombe de nouveau malade et l’on craint sa disparition avant qu’il n’ait pu donner un successeur au trône laissant alors la place à la branche Orléans. Il faut donc lui trouver au plus vite une épouse.
Après avoir cherché dans le vivier des princesses « disponibles » en Europe, le choix tombe sur Marie Leszczyńska, princesse polonaise, fille du roi Stanislas Leszczyński, qui lui, de son côté, cherchait vainement un parti pour sa fille. La jeune princesse polonaise fait parfaitement l’affaire d’autant que, plus âgée de sept ans que Louis XV, elle est parfaitement en âge de procréer. L’affaire est vite faite après que l’on ait renvoyé la jeunette espagnole. Cette fiancée providentielle ne fait pas l’unanimité à la cour. On la dit laide, voire scrofuleuse et surtout stérile ! Balivernes, pieuse, effacée elle qui n’avait pas le profil d’une reine gaie et vive, se mêlant aux fêtes et aux divertissements de la cour, elle représentante toutefois la sage figure d’une reine. Et elle remplira parfaitement son rôle de génitrice en donnant dix enfants à la France, dont deux garçons, c’est plus qu’il n’en faut.
Claude-Siméon Passemant et Louis Dauthiau, Pendule astronomique de Louis XV, 1749-1753 © Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon / Ph . : D.R.
Et enfin, pour clore par la petite histoire, la facette sûrement la plus connue et commentée de sa vie est ses relations amoureuses. Ses nombreuses maîtresses qu’il retrouvait dans son lupanar royal du Parc aux Cerfs – dont Marie-Louise O’Murphy célébrée par une leste peinture de François Boucher (L’Odalisque, 1743) – ou ses favorites installées à Versailles, mesdames Pompadour « l’amie nécessaire » et Du Barry qui eurent une influence d’importance sur lui. Au sein de l’exposition, une galerie de portraits nous présente tous les membres de cette famille et de nous expliquer ainsi toutes les interactions entre eux. Cette découverte de l’homme privé occupe la première partie de l’exposition.
Un roi scientifique
La seconde partie, elle, s’attache à nous faire découvrir ses passions et une dernière, son rapport aux arts de son temps. Le parti pris ici n’est ni historique, ni politique, mais de nous donner à découvrir que pendant son règne, la France fut un berceau autant culturel qu’artistique et scientifique et qui vit l’émergence de la philosophie des Lumières. Louis XV était attentif à son temps. Les passions du roi sont multiples et couvrent tous les domaines que ce soit les sciences, la géographie, l’astronomie, la botanique, l’architecture ou les expéditions maritimes. Pour illustrer chacune de ces passions, on nous expose des objets, dessins, tableaux, sculptures emblématiques du goût de l’époque.
À contrario de son grand-père, Louis XIV qui avait comme passion, en plus de la chasse, les arts et fut le protecteur des
peintres comme Le Brun, Rigaud ou Mignard et des architectes comme Mansart ou Le Vaux et qu’il fut aussi proche des artisans ; Louis XV, en homme de son temps, va s’intéresser aux découvertes nombreuses en ce XVIIIe siècle : expériences faites avec l’électricité, et les découvertes des principes de conductivité, et les effets foudroyant des décharges. Ces expériences faisaient alors surtout l’objet de démonstrations et de spectacles présentés à la cour en des « délassements royaux » qui engendrèrent l’essor d’un marché d’instruments scientifiques de luxe. Mais de spectacles en expériences, peu à peu certains commencèrent à définir des théories et à découvrir plus avant les propriétés fondamentales de l’électricité, tel Benjamin Franklin qui démontra la similitude entre les éclairs de la foudre et l’électricité qui l’amenèrent à mettre au point son paratonnerre.
Côté science toujours, Louis XV curieux de toutes les innovations et découvertes faisait preuve d’une étonnante connaissance, comme s’en étonnait l’astronome Jean-Dominique Cassini, « de la science et de l’exactitude avec laquelle le roi fit lui-même les observations les plus difficiles… Il m’assura que les calculs et les remarques les plus justes lui étaient familières ». Pour satisfaire ce goût pour les sciences, il avait établi, au château de La Muette, un observatoire, doublé d’un cabinet de physique et d’optique.
Un chef d’œuvre : la pendule astronomique
Pièce maîtresse de sa passion pour l’astronomie, sa pendule astronomique, merveille d’ingénierie qui trône en ouverture de l’exposition. Une pendule de plus de deux mètres de haut qui nécessita une vingtaine d’années de calcul suivis de douze de conception. Elle est la somme des savoirs de son temps avec un globe de cristal abritant une représentation du système solaire et donnant à chaque instant la position des planètes par rapport au soleil, ainsi que la révolution et la rotation de la lune par rapport à la terre, les phases de la lune, la durée du jour et de la nuit dans tous les pays du monde. Elle donne aussi les équinoxes, les solstices et les éclipses de la Lune et du soleil. Elle donne aussi, en plus de l’heure, la date – jours, mois et année – et ce jusqu’en 1999 en tenant compte des années bissextiles ! Et affiche même la température ! Le tout inclus dans un magnifique ensemble en bronze doré dans le plus pur style rocaille destiné à accueillir tout le mécanisme. Elle fut installée dans le cabinet du roi en octobre 1753, pièce qui, depuis, porte le nom de Cabinet de la pendule.
La botanique fut aussi de ses passions. Il avait fait installer à côté du Petit Trianon son jardin botanique ainsi que des serres. Véritable conservatoire, ce jardin, en plus d’arbres fruitiers, conservait plus de 4000 espèces de plantes souvent rapportées de pays étrangers lors des voyages et des explorations. On y cultivait des fleurs, des légumes et des fruits qui se prêtaient à de nombreuses expérimentations et observations. Ce jardin et ses serres furent détruits par Marie-Antoinette qui les remplaça par son « jardin anglais » antithèse du « jardin à la française », fort à la mode à l’époque, et où l’on peut se promener aujourd’hui.
Un roi bâtisseur
Comme son grand-père, Louis XV sera aussi un protecteur des arts. La peinture naturellement, la sculpture, mais aussi la bibliophilie. S’il était moins lecteur que ses prédécesseurs, il
Vue in situ de l’exposition © Ph.: D.R.
s’intéressait néanmoins à la typographie, aux ouvrages illustrés de gravures et surtout à la reliure jusqu’à faire créer par ses relieurs attitrés, Louis Douceur et Antoine-Michel Padeloup, un style Louis XV, dit « à la dentelle », fait d’ouvrages recouverts souvent de maroquin et agrémentés de nombreux fers, dans cet esprit « rocaille ». Un style fait de volutes, de coquilles et d’entrelacs qui rappellent l’univers marin et qui est l’une des signatures emblématiques de son règne. Cette rocaille, on la rencontre souvent et partout, sur la vaisselle, dans certaines peintures (Naufrage dans une tempête de Jacques de Lajoüe), sur des gravures et des frontispices d’ouvrages et sur beaucoup d’éléments décoratifs, moulures, entourages de portes, trumeaux et naturellement sur les bronzes de certains meubles à l’image de cette extraordinaire et imposante commode qui meublait la chambre du roi à Versailles et qui, exceptionnellement pour l’exposition, a fait le voyage depuis la Wallace Collection de Londres.
Il fut aussi un roi bâtisseur. On apprend ici que Louis XV n’était pas, comme son grand-père, intéressé par les tableaux et les gravures. Par contre, comme lui, l’architecture retenait toute son attention, en une passion « à la fois héréditaire et personnelle » selon Michel Antoine (Louis XV, Fayard, 1989). Il remodela déjà certaines parties de Versailles à son goût, repensa certains appartements comme celui du Dauphin ou de Madame du Barry (qui viennent tous deux d’être restaurés), fit construire le Petit Trianon qui sera si cher à Marie-Antoinette. On lui doit aussi, à Paris, l’église Sainte-Geneviève (aujourd’hui le Panthéon), la Faculté de Médecine, rue de l’École de Médecine, les hôtels Crillon et de la Marine de la place de la Concorde et, en France, bon nombre d’autres projets.
La Chambre du Dauphin © Château de Versailles / T. Garnier
On le voit, ce roi qui fit la transition entre un siècle flamboyant et une révolution qui a façonné la France en route vers la démocratie, est loin d’être un personnage falot, injustement oublié dans la mémoire collective. Une exposition qui nous permet de le découvrir et de comprendre son apport dans l’histoire de la pensée et des arts, ouvrant la France à la modernité. Une exposition doublée d’un imposant catalogue de près de 500 pages qui, tous deux, redonnent à ce roi sa place dans notre Histoire.
De nouvelles restaurations
On en profitera aussi pour visiter les appartements de Madame du Barry restaurés. 350 m2, d’abord dévolus à de Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France par son mariage avec le
fils de Louis XV et mère des trois rois qui succédèrent à Louis XV. Lors de la mort du dauphin en 1767, Louis XV récupère ces appartements forts de 14 pièces pour y installer sa favorite Jeanne Bécu, devenue Comtesse du Barry. Devenus vétustes, ils nécessitaient une rénovation pour leur redonner tout le charme et l’harmonie qu’ils avaient du temps de Madame du Barry. L’objectif de ce chantier de restauration est de reproduire au plus proche de l’identique de l’appartement de 1770.
À visiter aussi l’appartement du Dauphin, que Louis XV fit aménager pour son fils aîné et qui est parmi les appartements les plus prestigieux de l’ancienne résidence royale. Transformés au XIXe siècle par Louis-Philippe, cette restauration a redonné à cet appartements son état d’origine de 1750. Il est composé de trois pièces : la Chambre, le Grand Cabinet et la Bibliothèque, et est situé au rez-de-chaussée sous la galerie des Glaces. Ces appartements sont aujourd’hui rouverts au public.
Château de Versailles, Place d’Armes, 78000 Versailles
À voir jusqu’au 19 février 2023
Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 9h à 17h30 (fermeture des caisses à 17h50)
Accès
RER C arrive en gare de Versailles Château Rive Gauche, 10 minutes à pied pour se rendre au Château.
Train depuis la gare de Paris Montparnasse, les trains SNCF arrivent en gare de Versailles Chantiers, 18 minutes à pied pour se rendre au Château.
Train depuis la gare de Paris Saint Lazare, les trains SNCF arrivent en gare de Versailles Rive Droite, 17 minutes à pied pour se rendre au Château.
Site de l’exposition : ici
Catalogue
Louis XV. Passions d’un roi
Sous la direction d’Hélène Delalex et Yves Carlier
Co-éditions In Fine Éditions d’art et Château de Versailles
496 p. plus de 500 ill. 49 €