ART BASEL PARIS (2024)

Cette année, pour sa troisième édition, Art Basel Paris s’installe sous la verrière du Grand Palais (enfin…) rénové, un lieu qui vit les beaux jours de la défunte FIAC. Au total, l’édition 2023 avait reçu 38 000 visiteurs, un chiffre légèrement en baisse par rapport à l’édition 2022. En revanche, surface plus grande, pour cette troisième édition, et ce sont donc 194 galeries (vs 154 l’an passé) qui ont répondu présentes et sont issues de 42 pays (vs 33 en 2023), parmi lesquelles 65 sont françaises ou antennes françaises de galeries internationales et 53 primo-exposants. Le tout offrant une expérience unique d’excellence artistique dans tous les médiums et plus de 100 ans d’histoire de l’art.
Art Basel Paris s’articulera autour de trois secteurs : Galeries, où les exposants présenteront leur programme complet ; Émergence, consacré aux galeries et aux artistes émergents avec groupe Galeries Lafayette comme partenaire ; et le nouveau secteur Premise, regroupant neuf galeries aux propositions singulières. De plus, la foire inaugurera une nouvelle initiative baptisée Oh La La !, qui permettra aux galeries de montrer des œuvres rarement vues, et surprenantes le vendredi et le samedi.

Ces galeries présenteront, à l’habitude, des accrochages solo, duo ou en groupe. Dans la révolution (?) annoncée que devait vivre le monde de l’art avec les œuvres numériques, dont on nous rebattait les oreilles à coups d’envolées financières, difficilement concevables, il sera bon de prendre ici le pouls de cette tendance tant on entend tout et son contraire sur la valorisation de bon nombre de ces NFT (non-fungible token). Et de savoir si oui ou non le numérique serait, sinon l’avenir, du moins une composante « viable » de ce marché (une conférence sur le sujet aura même lieu le 18 octobre à 10h dans l’enceinte de la foire).
Quoi qu’il en soit, réjouissons-nous, car les choses continuent à l’habitude et Art Basel Paris nous offre l’avantage de pouvoir comparer des pièces classiques modernes, voire historiques, à l’art le plus contemporain dû à des artistes parmi les plus innovants et qui remportent un vif succès.

Surréalisme et pop art
En cette rentrée, parmi les expositions présentées dans les musées et fondations à Paris, le Surréalisme et le Pop art sont honorés. Le premier au Centre Pompidou et le second à la fondation Louis Vuitton. Certaines galeries vont présenter des œuvres, souvent historiques, issues de ces deux mouvements. Chez le belge Vedovi Gallery on verra notamment un étonnant tableau de René Magritte, Le sourire du diable, une œuvre de 1965 ; ainsi qu’une œuvre historique de Tom Wesselmann de sa célèbre série « Smoker », datée 1975. Magritte côtoiera aussi le pop artiste Lichtenstein chez Landau Fine Art. Surréalisme aussi chez le new-yorkais Di Donna avec les signatures d’Yves Tanguy et de Wilfredo Lam. On fera un détour pour admirer cette Figure anthropomorphe de Max Ernst (1929) sur le stand de la galerie parisienne Le Minotaure. Tandis que la galerie 1900-2000 avec leur stand toujours rempli de découvertes, on pourra admirer un magnifique « cadavre exquis » dû à Gala, Salvador Dalí, Valentine Hugo et André Breton. À son habitude, la galerie Applicat Prazan a sélectionné pour cette édition 2024 de magnifiques œuvres majeures signées d’Oscar Domínguez (Le Printemps, 1939), André Masson (Pygmalion, 1938) ainsi que d’autres dues à Wilfredo Lam et Roberto Matta (Épure, 1944) entre autres.

C’est devenu un incontournable de cette grande foire d’automne, qui verra de nombreux sites parisiens se mettre au diapason de cette rentrée très « arty ». Différents espaces verts seront investis pour l’occasion avec, toutefois, un grand absent : le jardin des Tuileries, en cours de rénovation après les Jeux olympiques, qui était depuis des années le cadre important de présentation de sculptures et d’installations. Mais on pourra toujours aller se promener place Vendôme, sur l’avenue Winston Churchill qui fait face au Grand Palais, au Palais Royal, sur le parvis de l’Institut de France, dans la Cour de l’Hôtel de la Marine, ou encore dans le magnifique jardin de l’Hôtel de Sully qui tous présentent des œuvres à découvrir.